Assurance chômage, formation professionnelle, télétravail ou activité partielle, report des concours et examens… Que vous soyez en reconversion professionnelle, demandeur d’emploi ou bien en poste, voici l’essentiel ce qui change dans le contexte de la pandémie du coronavirus.
Liens utiles
>> Vous avez des questions ? Consultez les réponses du ministère du Travail sur la formation professionnelle des salariés, alternants et personnes en recherche d’emploi
>> Questions/réponses sur MonCompteFormation
>> Questions-réponses sur l'apprentissage
>> Crise sanitaire COVID-19 : consultez les réponses de Pôle emploi aux questions des demandeurs d'emploi et des entreprises
Lors d’une conférence de presse organisée le 28 mai 2020, Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, a annoncé la mise en place d’un plan de relance économique, écologique et solidaire d’un montant global de 1,3 milliard d’euros qui s’articule autour de 4 axes :
En savoir plus >> 230 millions d’euros pour la formation des demandeurs d’emploi franciliens en 2020
Dans le cadre du déconfinement, voici l’attestation employeur obligatoire à partir du 11 mai pour les salariés qui ne peuvent pas télétravailler et qui doivent prendre les transports en commun aux heures de pointe en Ile-de-France.
Dimanche 3 mai 2020, le ministère du Travail a publié, en complément de ses fiches conseils par métier, le protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des salariés. Dans le contexte du COVID-19 et du déconfement du 11 mai : quelles sont les mesures de protection collective au travail ?
Mardi 28 avril 2020, les députés ont approuvé par 368 voix contre 100 le plan de déconfinement du gouvernement présenté par Edouard Philippe. En voici les grandes lignes…
Le plan de déconfinement « progressif et prudent » présenté à l’Assemblée nationale par le premier ministre ce mardi 28 avril a été adopté dans la foulée par les députés. Dans le contexte de la lutte contre l’épidémie de covid-19, la stratégie nationale du plan de déconfinement repose sur 3 piliers : protéger, tester, isoler et s’articule autour de 5 enjeux prioritaires : l’école, les entreprises, les commerces, les transports, la vie sociale.
Il sera en effet à nouveau possible de circuler librement, sans attestation, sauf pour les déplacements à plus de 100 km du domicile qui devront être justifiés (motif impérieux, familial ou professionnel).
En savoir plus >> Comment notre vie va-t-elle « reprendre » le 11 mai ?
Pour cela, il faut réorganiser la vie au travail. Le télétravail doit être maintenu partout où c’est possible. Le port du masque sera rendu obligatoire dans tous les transports, métros comme bus.
Lire aussi >> Déconfinement : comment réorganiser la vie au travail et dans les transports
Voici le constat de l'enquête flash de la Dares qui fournit une première photographie de la situation de l’emploi en France :
En savoir plus >> Covid-19 : quels sont les secteurs d’activité les plus touchés par la crise ?
L’allocution télévisée d’Emmanuel Macron du lundi 13 avril à 20h02 a rassemblé 36,7 millions de téléspectateurs, un record. Le confinement est officiellement prolongé jusqu’au 11 mai 2020. Le président de la République a ensuite détaillé « en toute transparence » ce qui nous attend pour les prochains mois, précisant que les tests, durant les semaines à venir, devraient « d’abord [être] pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles ».
Lire aussi >> Coronavirus : Emmanuel Macron envisage un retour au travail à partir du 11 mai
L'Etat financera les formations des salariés en chômage partiel, ce qui n'était pas possible jusqu'à présent, selon le ministère du Travail qui veut que « les entreprises continuent à investir dans les compétences » même en période de confinement.
Le gouvernement a mis en place la plateforme Opération Mobilisation Emploi afin de répondre au manque de main d'oeuvre d'entreprises appartenant aux secteurs essentiels pour les citoyens. Elle a été créée le 2 avril pour permettre aux travailleurs qui le souhaitent (demandeurs d’emploi inscrits ou non à Pôle emploi et salariés en activité partielle) de se porter candidat dans les secteurs qui recrutent : Médico-Social, Agriculture, Agroalimentaire, Transports, Logistique, Aide à Domicile, Energie, Télécoms.
Autre solution pour travailler : la mise à disposition temporaire
Vous êtes au chômage partiel mais souhaiteriez travailler ? Avec l’accord à chaque fois du salarié et des deux entreprises, il est possible de travailler provisoirement dans une entreprise confrontée à un manque de personnel. Vous conservez alors votre contrat de travail et 100 % de votre salaire habituel, versé par votre employeur d’origine. L’entreprise qui vous accueille temporairement rembourse ce salaire à l’entreprise d’origine.
Lire aussi >> Coronavirus : 150 formations gratuites de Pôle emploi sont en ligne
« Je vais proposer au conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), que je préside, le remboursement intégral du Passe Navigo, mais aussi du Navigo senior et de la carte Imagin'R, à tous les abonnés, pour le mois d'avril », a déclaré la présidente de la région Valérie Pécresse au Journal du dimanche du 29 mars. Les abonnements aux transports en Île-de-France du mois d'avril seront remboursés en mai, via une plateforme dédiée, comme après la grève en janvier.
Cette mesure, dont le coût est estimé à plus de 100 millions d'euros, concernera celles et ceux qui ont acheté un abonnement mensuel « pour aller travailler aux fonctions essentielles pour le pays » ainsi que les personnes confinées chez elles et qui avaient acheté un abonnement annuel. Valérie Pécresse a également précisé qu'il n'est pas possible de suspendre son abonnement annuel pendant le confinement car la procédure impose d'aller à un guichet avant le 20 du mois précédent : « Nous ne pouvions pas envoyer un million de personnes aux guichets en plein confinement. »
Selon l'annonce d'Edouard Philippe du 27 mars, ce confinement pourrait être à nouveau prolongé "si, et seulement si, la situation sanitaire l’exige". "Nous avons dit à plusieurs reprises aux Français que le confinement devrait durer aussi longtemps que nécessaire pour casser la vague épidémique, et pour permettre à nos hôpitaux de faire face, dans toute la mesure du possible, à l’afflux de cas sévères causés par le Covid-19", a-t-il expliqué. Quant au conseil scientifique qui "éclaire les décisions du gouvernement", il évalue "à au moins six semaines globales la période totale de confinement".
Le Conseil des ministres a adopté 3 trois ordonnances présentées par Muriel Pénicaud applicables jusqu'au 31 décembre 2020 :
En bref, la 1ère ordonnance autorise l’employeur, par accord d’entreprise ou de branche, à imposer au salarié la prise de congés payés ou de modifier les dates de ceux déjà posés dans la limite de 6 jours ouvrables (soit une semaine) et en respectant un délai de prévenance d’au moins un jour franc. Attention ! Si l'employeur pourra imposer des congés pris sur le solde des congés payés 2019/2020, il pourra aussi le faire sur les congés payés acquis pour 2020/2021 !
L’employeur pourra également imposer la prise de jours de RTT, de jours de repos des salariés en convention de forfait ou de jours affectés au compte épargne temps.
Des dérogations aux durées maximales de travail et au repos dominical (repos hebdomadaire par roulement) sont possibles "de manière temporaire et exceptionnelle" pour les entreprises relevant de "secteurs d’activité particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation et à la continuité de la vie économique et sociale". Notamment :
En cas d'usage d'une des dérogations, l'employeur doit informer le CSE ainsi que la Direccte. Les secteurs d'activité concernés seront déterminés par décret.
Le secrétariat d’État chargé du numérique, le secrétariat général pour l’investissement et Bpifrance ont annoncé ce mercredi 25 mars 2020 un plan d’urgence de près de 4 milliards d’euros pour soutenir les start-up françaises. "Les start-up ont un poids croissant dans l’économie, en particulier dans les emplois [et] développent également des produits et services innovants dont l’utilité est d’autant plus reconnue par les Français dans le contexte du confinement, notamment pour la téléconsultation, le télétravail ou la livraison".
Cette nouvelle attestation de déplacement dérogatoire est indispensable pour tout déplacement hors de votre domicile dans les cas suivants (les nouveautés par rapport à la version précédente sont indiquées en gras) :
L’heure de début de sortie est désormais obligatoire. Vous avez droit à une heure de promenade ou de pratique sportive individuelle dans un rayon d’1 kilomètre autour de chez vous. Dans les cas faisant exception à la règle du confinement, pensez à vous munir d’un justificatif (ex : convocation d’un médecin ou d’une autorité administrative).
Pour les salariés qui doivent se rendent au travail, le justificatif de déplacement professionnel doit être rempli par leur employeur.
Pour rappel, le montant de l’amende s'élève à 135 euros ; 200 euros en cas de récidive dans les 15 jours.
En savoir plus >> Covid-19 : voici la nouvelle attestation de sortie
Ce vendredi 20 mars, sur LCI, le ministre de l'Economie exhorte les entreprises à utiliser le dispositif de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat : « J’invite toutes les fédérations, toutes les entreprises […], notamment dans les secteurs vitaux, à verser cette prime de 1 000 euros qui est totalement défiscalisée. »
L'objectif est de verser la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat aux salariés qui assurent la continuité de l'activité en cette période de crise sanitaire. Les entreprises ont jusqu'au 30 juin pour le faire, mais pourquoi attendre ? « Il est légitime que les salariés en bénéficient », a déclaré Bruno Le Maire, citant les secteurs de l’agroalimentaire et de la grande distribution.
Alors que le nombre de malades augmente de façon exponentielle, le gouvernement a autorisé mercredi 18 mars l’instauration d’un état d’urgence, accompagné de mesures d'urgence pour soutenir l'économie. Le Sénat examine ce jeudi le « projet de loi d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19 », avant l’Assemblée nationale vendredi.
L’état d’urgence sanitaire permet notamment :
>> Consultez la liste complète des commerces et des établissements autorisés à ouvrir
Le gouvernement a par ailleurs appelé les employés des secteurs essentiels à continuer de travailler. Selon le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire : « Il faut bien que nous puissions nous nourrir, que les familles françaises puissent se rendre dans les magasins de la grande distribution et acheter des produits alimentaires. »
Le versement de votre allocation de retour à l’emploi (ARE) ou de votre allocation de solidarité spécifique (ASS) devait s’arrêter en mars ? Il sera prolongé à 100 % au moins pour le mois d’avril. En effet, face à la crise due au coronavirus et confortant la demande des syndicats, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé ce mardi 18 mars sur le plateau de BFM TV que le versement des allocations pour les chômeurs qui arrivent en fin de droits en mars 2020 sera prolongé d’un mois : « c’est-à dire que quelqu’un qui aura été au chômage au mois de mars et qui arrive en fin de droits aura les mêmes montants d’indemnisation au mois d’avril. »
Afin d’éviter les faillites, le gouvernement a dévoilé mardi 18 mars un plan d’aide à destination des auto-entrepreneurs, tavailleurs indépendants, professions libérales et TPE réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros. L'aide exceptionnelle pour le mois de mars s'élève jusqu'à 1 500 euros.
Tous ces professionnels, impactés par l’épidémie de coronavirus, pourront faire une demande directement auprès de la Direction générale des Finances Publiques (DGFiP). Il faudra attester d’une baisse de 70 % de son chiffre d’affaires en mars 2020 par rapport à mars 2019. Le formulaire à remplir devrait être disponible d’ici la fin du mois de mars, date d’ouverture officielle des demandes.
Selon Bercy, environ 600 000 entreprises seraient concernées : « 1 500 euros, c’est le tarif de base qui sera garanti à toute entreprise qui rentrerait dans ce champ […] Au cas par cas, nous regarderons ce qui peut être apporté en plus. »
Lire aussi >> Combien gagnent les travailleurs indépendants ?
Bonne nouvelle pour les futurs chômeurs et les inscrits : le deuxième volet de la réforme de l'indemnisation du chômage qui devait entrer en vigueur le 1er avril est reporté au 1er septembre 2020, a annoncé la ministre du Travail sur BFMTV et RMC ce lundi 16 mars. « La réforme a été conçue dans un contexte qui n'a plus rien à voir avec celui que nous connaissons aujourd'hui », a-t-elle expliqué. Un décret de report sera publié sous 48 heures.
Muriel Pénicaud a également annoncé la mise en place d'un « système similaire au chômage partiel » pour les personnes employées à domicile.
Le ministère du Travail donne la priorité aux formations à distance et, lorsque cela ne sera pas possible, des décalages éventuels des sessions seront rendus possibles : « Dans tous les cas, les bénéficiaires demandeurs d’emploi en cours de formation voient leur rémunération de stagiaire de la formation professionnelle garantie pendant la période de suspension, jusqu’à la fin de la formation. »
En effet, lors d’une séance extraordinaire ce jeudi 19 mars 2020 le conseil d’administration de Pôle emploi a approuvé le maintien de la rémunération des chômeurs en formation lorsque celle-ci est suspendue ou annulée.
Un arrêté publié au Journal officiel du 16 mars ajoute la formation à la liste des activités ne pouvant plus accueillir de public jusqu’au 15 avril. Priorité aux formations à distance, ce qui implique le maintien du financement de la prestation par le financeur.
« Tous les CFA et les organismes de formation suspendent l’accueil en formation, et ce jusqu’à nouvel ordre. Ce principe s’applique à l’ensemble des personnes en formation quel que soit leur statut. » selon Muriel Pénicaud. La ministre du Travail précise : « Sont donc concernés les apprentis, les personnes en contrat de professionnalisation (quel que soit leur âge), les salariés et les demandeurs d’emploi en formation. »
Lire aussi >> Les formations éligibles au compte personnel de formation (CPF)
Les examens nationaux et les concours prévus d'ici les 3 prochaines semaines sont reportés, ont annoncé les ministres de l'Education et de l'Enseignement supérieur, Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal. Cela vaut pour les concours des grandes écoles post-classes préparatoires et les concours de recrutement de l'Education nationale.
Les contacts et déplacements sont réduits au strict minimum sur l’ensemble du territoire, et cela pour 15 jours minimum. Si vous devez sortir, pensez à télécharger ou à recopier l’attestation sur papier libre. Idem pour les déplacements professionnels.
Des dérogations sur attestation seront possible dans le cadre de :
L'activité des inspecteurs du permis de conduire étant interrompue, cela entraîne le report des épreuves de l'examen pratique du permis de conduire. De même, les épreuves de l'examen théorique général et de l'examen théorique "moto" ("le code") sont interrompues jusqu'à nouvel ordre.
Lire aussi >> Pour se rendre au travail, 7 salariés sur 10 utilisent leur voiture
Face à l’épidémie de coronavirus, « la solidarité nationale doit s’exprimer pour préserver l’emploi. Pour aider les entreprises, j’ai décidé de renforcer et simplifier le dispositif d’activité partielle », a annoncé Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, le 9 mars 2020.
Au 13 mars 2020, 5 117 entreprises françaises dont l’activité est fortement impactée par la propagation du coronavirus ont demandé à bénéficier de mesures de chômage partiel. Cela concerne 80 000 salariés, sur un total de 20 millions de salariés, pour un coût potentiel estimé à 242 millions d'euros.
Ces chiffres de cessent d’augmenter. Au 2 avril, ce sont 400 000 entreprises impactées représentant 4 millions de salariés en activité partielle, soit 1 salarié sur 5 dans les entreprises et les associations, pour un coût potentiel estimé à plus de 11 milliards d'euros ; du jamais vu.
Lire aussi >> Quels sont tous les commerces et établissements concernés par la fermeture ?
Violemment frappé par les conséquences de la crise sanitaire du Covid-19, l'estimation d'activité dant le secteur du travail temporaire pour la période du 16 au 31 mars accuse une chute de 75 % par rapport à l’an dernier, selon Prism'emploi. La fédération patronale rappelle que les salariés intérimaires comme les permanents sont éligibles à l’activité partielle : "Les entreprises de travail temporaire peuvent bénéficier du dispositif d’activité partielle pour leurs salariés intérimaires, dès lors que leur client arrête les contrats de mise à disposition."
Par Natacha Le Jort