Dans le contexte de la pandémie du coronavirus et de notre tour du monde des expatriés français, stop au Pérou avec Claire, confinée en famille à Cusco.
Claire est venue au Pérou avec son mari et leurs deux enfants il y a 2 ans pour créer TrekkInka, une agence de tourisme francophone et solidaire. Elle habite à Cusco (le « nombril » du monde pour les Incas), au cœur de la cordillère des Andes ! Comment vit-il la situation actuelle, tant sur le plan personnel que professionnel ? Qu’est-ce que la pandémie change concrètement à son quotidien ? Parvient-t-elle à se projeter ?
Claire : Tout est arrivé très vite pour protéger le pays absolument pas préparé à faire face à une crise sanitaire. Ici, à Cusco, les masques sont obligatoires pour sortir dans la rue. Nous pouvons en acheter dans les commerces et pharmacies. Mais sont-ils de qualité ? J’en doute !
Il y a 2 mois, nous avons repris en location une maison d’hôtes (La Maison chez Claire et Juan à Cusco). Depuis le confinement, du jour au lendemain nous n’avons plus de travail et toutes les réservations que nous avions pour cette année se sont annulées les unes après les autres.
Cette situation est très préoccupante pour la ville et la région qui vit essentiellement du tourisme. C’est aussi inquiétant pour la population qui vit au jour le jour, sans aucun filet de sécurité. Quant à nous, nous sommes bien sûr aussi inquiets pour notre jeune agence : il va falloir se battre pour se maintenir en attendant que le tourisme reparte.
Cusco est calme, comme en suspens. Il n’y a plus personne dans les rues alors que nous allions commencer, en avril, la saison touristique après 4 mois de saison des pluies de novembre à mars. Au lieu de cela, nous sommes dans l’attente face à un avenir incertain professionnellement.
Le plus compliqué est de vivre au jour le jour, sans justement pouvoir faire de plan concret pour la suite. Cependant, j’essaye au maximum d'avoir des projets de développement, de continuer à nous faire connaître et en profiter pour repenser nos activités en étant positive sur une future reprise l’année prochaine.
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J’ai envie de continuer à y croire, à chercher des solutions à notre échelle pour soutenir les personnes que l’on peut aider, notamment toutes ces familles qui ont travaillé pour nous et qui nous ont donné de leur temps et de leur énergie. A notre tour d’être présents en ces temps difficiles. Nous avons donc créé une cagnotte solidaire en soutien aux familles péruviennes. On n’a pas le droit d’abandonner et de baisser les bras après avoir mis tant d’énergie dans ce projet de vie que nous avons, mon mari et moi. Il faut se battre pour nous et pour les autres.
Propos recueillis par Natacha Le Jort