Lors de sa présentation du plan de déconfinement, Edouard Philippe indique que le déconfinement du 11 mai doit aussi permettre la reprise de la vie économique. Pour cela, il faut réorganiser la vie au travail.
Le Premier ministre le demande avec fermeté aux entreprises : « Il n’y a pas sur ce sujet un avant et un après 11 mai. » Déployé massivement depuis mi-mars, personne n’ignore les contraintes du télétravail, mais celui-ci doit se poursuivre pour limiter le recours aux transports publics et limiter plus globalement les contacts.
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Le gouvernement recommande la pratique des horaires décalés dans l’entreprise afin d’étaler les flux de salariés dans les transports et diminuer la présence simultanée des salariés dans un même espace de travail.
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S’agissant des conditions de travail, 60 guides et fiches métiers réalisés par les fédérations professionnelles et le ministère du travail pour accompagner concrètement les réorganisations nécessaires au sein des entreprises seront prêts le 11 mai. Une attention particulière est portée aux emplois du temps, aux gestes barrières, à l’aménagement des espaces de travail.
« Le port du masque devra être mis en œuvre dès lors que les règles de distanciation ne pourront être garanties. » Le chef du gouvernement invite ainsi toutes les entreprises à veiller à équiper leurs salariés ; c’est une condition de la reprise. De plus, Les régions et l’Etat mettront en place un appui au TPE et aux travailleurs indépendants. Le 30 avril, une plateforme de e-commerce sera mise en place par la Poste afin de distribuer « à ceux qui en ont besoin chaque semaine plusieurs millions de masques grands publics ». Le port du masque sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance.
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« Le port du masque sera rendu obligatoire dans tous les transports, métros comme bus. »
Si les transports urbains sont essentiels pour la reprise économique, le respect de la distanciation sociale et des gestes barrière y est particulièrement difficile. Edouard Philippe en convient et « mesure » l’appréhension avant de prendre un métro, un train, un bus, un tramway.
« Les opérateurs devront, au moins pour les trois semaines à venir, s’organiser pour permettre, même dans le métro, de respecter les gestes barrières. Cela veut dire, par exemple, que la capacité du métro parisien sera réduite à moins de 30 % du nominal. Qu’il faudra condamner un siège sur deux, favoriser, par des marquages au sol, la bonne répartition sur les quais, se préparer à limiter les flux en cas d’affluence.
Les bus scolaires circuleront à moitié-vide, avec obligation de port du masque pour les collégiens et les chauffeurs.
Le port du masque sera également obligatoire dans les taxis et les VTC qui ne disposent pas de protection en plexiglas. »
Si à partir du 11 mai, l’attestation de sortie dérogatoire ne sera plus nécessaire (que l'on se situe dans un département classé "vert" ou classé "rouge") pour se déplacer dans un rayon de 100 km autour de son domicile, les déplacements inter-régionaux ou inter départementaux seront réservés aux motifs professionnels ou familiaux impérieux « pour des raisons évidentes de limitation de la circulation du virus ».
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Ce déconfinement qui s'annonce "progressif et prudent" sera différencié, entre les départements en « vert », où il sera appliqué largement, et en « rouge », où il prendra une forme plus stricte. Ces indicateurs seront cristallisés le 7 mai, afin de déterminer quels départements basculent le 11 mai en catégorie rouge ou vert.
Enfin, le dispositif d’activité partielle restera en place jusqu’au 1er juin : « Il nous faudra ensuite l’adapter progressivement, afin d’accompagner la reprise d’activité si l’épidémie est maîtrisée. Bien sûr, nous continuerons à protéger les personnes vulnérables et les secteurs professionnels qui demeureraient fermés. »
Par Natacha Le Jort