- Devenir indépendant
- La ptite voix
Le micro‑entrepreneuriat est‑il fait pour vous ?

L’été touche à sa fin et pour certains la rentrée signifie peut-être un changement de statut ? La micro-entreprise a le vent en poupe depuis plusieurs années en France. Nous décryptons pour vous les principales informations à connaître avant de vous lancer.
En bref
- La micro-entreprise permet de créer sa propre activité professionnelle de manière simple et gagne en popularité en France.
- Le statut de micro-entrepreneur (ou auto-entrepreneur ou entrepreneur individuel) bénéficie d’une simplification des démarches de déclaration et de paiement des cotisations.
- L’auto-entreprise est possible en cumul d’une activité salariée sous certaines conditions.
Test pour savoir si la micro‑entreprise est faite pour vous
Le régime de la micro-entreprise séduit par sa simplicité administrative, mais exige un certain état d’esprit. Voici trois qualités essentielles à posséder pour savoir si ce statut est fait pour vous.
Êtes‑vous autonome et rigoureux ?
En tant que micro-entrepreneur, vous êtes votre propre chef. Cela signifie que vous devez faire preuve d’une grande autonomie dans la gestion de votre activité. Il n’y a personne pour vous dire quoi faire, ni quand le faire. Et c’est une bonne chose si vous souhaitez devenir indépendant !
Vous êtes responsable de la prospection de clients, de la production, mais aussi de la gestion administrative et financière. La rigueur est donc cruciale pour ne rien laisser au hasard : déclarations de chiffre d’affaires, facturation, suivi des paiements…
Un bon micro-entrepreneur sait s’organiser pour respecter les échéances et éviter les mauvaises surprises.
Avez‑vous peur de l’instabilité ?
Chaque créateur d’entreprise le sait : se lancer à son compte, c’est perdre la stabilité d’un CDI. Travailler de manière indépendante à temps plein ne vous assure pas des revenus fixes, à moins de trouver des missions régulières. Cette instabilité, surtout financière, peut perturber. Sans parler que vous serez aussi amené à moins rencontrer de monde si votre activité peut se faire depuis la maison. L’isolement peut rebuter plus d’une personne qui se lance.
L’entrepreneuriat est également un chemin parsemé de défis. Vous rencontrerez des périodes d’intense activité, d’autres plus calmes, des clients difficiles, des imprévus… Être micro-entrepreneur demande une solide résistance au stress et une capacité à gérer l’incertitude.
Être capable de prendre du recul, de rester positif et de trouver des solutions face aux difficultés est un atout.
Êtes‑vous persévérant et proactif ?
La persévérance est l’une des qualités professionnelles les plus importantes pour réussir en tant qu’indépendant. Les débuts peuvent être difficiles, il faut du temps pour se faire connaître et développer sa clientèle. Il est probable que vous rencontriez des échecs, mais l’essentiel est de ne pas abandonner.
La proactivité est aussi indispensable, car vous devez sans cesse chercher de nouvelles opportunités, vous former, élargir votre réseau et vous adapter aux évolutions du marché. La micro-entreprise est une course de fond qui demande de l’énergie et une volonté constante de progresser.
La micro‑entreprise et ses avantages
Le régime de micro-entrepreneur (anciennement auto-entreprise) est né de la fusion des régimes de micro-social et micro-fiscal. Il permet créer sa propre activité selon des démarches simplifiées pour la création d’entreprise, la déclaration et le paiement des cotisations et contributions sociales.
Ce statut ne cesse de gagner en popularité en France. En effet selon l’INSEE, le nombre d’immatriculations de micro-entrepreneurs continue d’augmenter en 2025, malgré une petite baisse depuis 2019.
à la fin de l’année 2024 sont des micro-entreprises
La micro-entreprise permet d’obtenir un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires en fonction de la nature de votre activité. Cet abattement sera de 34 % pour les prestations de service non commerciales BNC (type activités libérales), 50 % pour les prestations de service commerciales (BIC) et 71 % pour les activités d’achat-revente, fourniture de logement ou vente à consommer sur place.
Le micro-entreprenariat offre la possibilité, sous certaines conditions, du versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Ce dernier sera acquitté en même temps que les cotisations et contributions sociales, chaque mois ou trimestre.
Les conditions pour se lancer dans l’entrepreneuriat
Cette activité doit être exercée sous la forme juridique d’une entreprise individuelle. Pour être éligible à ce statut il faut respecter un seuil de chiffre d’affaires annuel hors taxes :
- 77.700 euros pour les prestations de service relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et les professions libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC).
- 188.700 euros pour l’achat ou la vente de marchandises, d’objets, de fournitures de denrées ou la prestation d’hébergement.
Si vous débutez votre activité en cours d’année, le chiffre d’affaires sera proratisé. Il est possible d’exercer une activité salariée en parallèle à condition de ne pas concurrencer celle de votre employeur, et que votre contrat ne vous interdise pas d’exercer une activité indépendante.
Comment créer sa micro‑entreprise ?
Le lancement est assez simple. La déclaration s’effectue en ligne auprès du Guichet unique, via le service des formalités d’entreprise (et non plus via le site de l’Urssaf).
Une fois vos démarches terminées, des numéros d’identifications SIREN et SIRET (permettant d’identifier une entreprise dans ses relations avec les organismes publics et les administrations) ainsi qu’un code APE (à but statistique) vous seront délivrés.
Dans le cadre d’une activité commerciale, vous recevrez également un numéro RCS. Si vous optez pour l’artisanat se sera un numéro RM qui viendra en plus des autres.
Une fois ces numéros délivrés il vous faudra ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité professionnelle envisagée, souscrire une assurance et bénéficier d’une expérience professionnelle pour l’exercice des activités réglementées (bâtiment, automobile, alimentaire, etc.).
Il ne vous reste plus qu’à vous lancer puisque le stage de préparation à l’installation (SPI) n’est plus obligatoire depuis mai 2019.