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38 % des chômeurs vivent au‑dessous du seuil de pauvreté

En France, 8,8 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté en 2016, selon l’Insee, ce qui représente 14 % de la population, et les chômeurs sont les plus touchés.
Le taux de pauvreté reste élevé en France, surtout pour les chômeurs de longue durée
Si le taux de pauvreté monétaire baisse légèrement en 2016 (-0,2 points par rapport à l’année précédente), essentiellement grâce à la mise en place de la prime d’activité, la situation vis-à-vis de la pauvreté varie selon le statut d’activité (salarié, indépendant, chômeur…).
Le taux de pauvreté augmente pour les chômeurs (+ 0,7 point) avec un nombre croissant de personnes au chômage depuis deux ans ou plus (+ 2,7 % en 2016) arrivant en fin de droit.
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Ainsi, selon les dernières statistiques de l’Insee concernant les niveaux de vie, plus du tiers des chômeurs (38,3 % exactement) sont considérés comme pauvres, contre 6,4 % des salariés et 17,5 % des indépendants. Le niveau de vie de ces derniers progresse cependant trois fois plus vite que celui des salariés.
Bon à savoir
Le seuil de pauvreté monétaire s’établit à 1 026 euros par mois en France métropolitaine en 2016. Une personne est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à ce seuil (60 % du niveau de vie médian). Quant au taux de pauvreté, il correspond à la proportion de personnes dont le niveau de vie est inférieur à ce seuil.
Les familles monoparentales sont plus exposées à la pauvreté
Le taux de pauvreté varie également fortement selon la composition familiale : 34,8 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres en 2016. Bénéficiant des revenus d’un seul parent (celui de la mère dans plus de 80 % des cas), les familles monoparentales enregistrent le niveau de vie médian le plus faible (14 650 euros par an).
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Les membres d’une famille monoparentale sont souvent quatre fois plus pauvres que les personnes vivant dans un ménage composé d’un couple avec un ou deux enfants (34,8 % contre 8,6 %).
A contrario, les couples sans enfant sont les moins exposés à la pauvreté.
Le « plan pauvreté » du gouvernement
Petits déjeuners et repas à 1 euro à la cantine dans les écoles prioritaires, 30 000 places supplémentaires en crèches, 500 000 formations pour les 16-25 ans les plus éloignés de l’emploi…
Présenté le jeudi 13 septembre 2018 par Emmanuel Macron, le plan pauvreté prévoit notamment la création d’un « service public de l’insertion » ainsi qu’une « loi en 2020 » pour mettre en place « un revenu universel d’activité » qui fusionnerait « le plus grand nombre possible de prestations sociales » (du RSA aux APL en passant par l’allocation adulte handicapé) afin de « garantir un seuil minimal de dignité » à tous, en simplifiant de le versement de ces aides et en échange d’une recherche active d’emploi.
8 milliards d’euros seraient consacrés à ce plan sur les 4 années à venir.
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Par Natacha Le Jort