L’entrepreneuriat est‑il fait pour tout le monde ?

L’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde

Tout le monde peut créer une entreprise, ouvrir son auto-entreprise, se lancer dans le freelancing ou monter sa boîte pour vendre ses créations artisanales par exemple. L’accès à la création d’entreprise pour devenir entrepreneur est ouvert à tout le monde.

Mais se lancer dans l’entrepreneuriat requiert parfois des compétences transversales (soft skills) et un savoir-faire technique (hard skills) qui ne convient pas à tous et toutes.

Chaque profil étant différent, certains se complairont dans l’entrepreneuriat là où d’autres détesteront être à leur compte.

C’est normal, nous travaillons différemment et nos envies professionnelles diffèrent.

Voici quelques compétences clés afin de vérifier si vous êtes fait pour l’entrepreneuriat.

Savoir faire face à la désillusion (et à la déception)

Sur le papier, devenir indépendant, libre, sans patron, et créer ou reprendre une entreprise ou monter une start-up fait rêver. D’ailleurs, le freelancing fait rêver de plus en plus de salariés en 2023.

Mais tout le monde n’est pas prêt à affronter les difficultés. Et des difficultés, il y en a et il y en aura. Dans un article de l’Express, Sophie Jalabert, déléguée générale du réseau d’entraide aux entrepreneurs BGE, explique que « tout le monde n’est pas un entrepreneur en puissance ».

Le BGE accepte seulement 30 % des dossiers reçus après avoir analysé la posture entrepreneuriale et celle du marché des porteurs de projet.

En bref, si vous voulez entreprendre, il vaut mieux savoir faire preuve de résilience et de détermination, car le chemin de l’entrepreneuriat n’a rien d’un long fleuve tranquille.

Être un travailleur acharné (et résister à la pression)

Pour pérenniser votre entreprise et la porter jusqu’au bout de votre projet professionnel, il faut savoir travailler dur et faire des efforts. Travailler pour soi, c’est aussi sortir de sa zone de confort, se mettre en « danger ». C’est à la fois exaltant et terrifiant.

Il faut donc savoir résister à la pression. Pas la pression extérieure, mais la vôtre, celle que vous vous mettez pour faire plus et mieux, tout le temps. Lorsque vous êtes indépendant et libre d’organiser vos journées, que vous êtes le seul responsable de votre travail… Cela peut vite devenir angoissant.

Savoir gérer son stress est donc un atout pour qui veut devenir entrepreneur ou entrepreneure.

Faire preuve de réalisme

Pour devenir un bon entrepreneur, il faut avoir les pieds sur terre. Prenez conscience de vos forces et de vos faiblesses, travaillez vos peurs, testez vos idées et, surtout, soyez accompagné.

Il existe plusieurs réseaux d’accompagnement pour vous aider à créer votre entreprise. Par exemple, le réseau Les Premières aide les femmes entrepreneures dans leur projet de création d’entreprise.

Faire preuve de réalisme, c’est aussi créer sa propre définition du bon entrepreneur et voir si sa personnalité est compatible avec celle-ci.

Faire preuve de réalisme dans l’entrepreneuriat, c’est éviter de se voiler la face sans altérer son enthousiasme.

Tout le monde peut apprendre à devenir entrepreneur

Si l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde, en revanche, nous pouvons tous essayer de devenir entrepreneurs. Parce que l’esprit entrepreneurial et la gestion d’une entreprise s’apprennent. Rien n’est jamais fixe et tout peut évoluer, en particulier dans la vie professionnelle.

Le chemin entrepreneurial est personnel. Nous ne partons pas tous avec les mêmes compétences et les mêmes chances pour réussir à entreprendre. Mais nous pouvons tous apprendre.

De nombreux réseaux professionnels existent et vous accompagnent pour la création de l’entreprise, mais aussi pour apprendre à la gérer et à la développer.

Créer son entreprise et se faire accompagner

Les incubateurs d’entreprise, les pépinières, les réseaux, les aides financières… Il existe de nombreux dispositifs pour vous aider à développer votre société. Mais encore faut-il les connaître.

Voici quelques réseaux qui peuvent vous aider dans votre projet entrepreneurial :

• BGE, un réseau associatif qui accompagne la création d’entreprise et les entrepreneurs à chaque étape de l’entrepreneuriat ;
• Initiative France qui conseille et finance la création d’entreprise ;
• Pôle Emploi pour aider les demandeurs d’emploi ;
• l’APEC qui soutient les cadres ;
• l’URSSAFF pour les auto-entrepreneurs ;
• BPI France ;
• La chambre des métiers (artisanat).

Nous vous invitons à consulter notre annuaire de la reconversion pour trouver les structures qui vous accompagnent à la création d’entreprise.

Sachez que vous pouvez être accompagné dans la création et la reprise d’entreprise. Les repreneurs sont aussi des entrepreneurs qui peuvent bénéficier d’une aide à la création ou à la reprise.

Profiter d’un accompagnement personnalisé vous aidera à répondre à vos questions, notamment sur les étapes de la création d’entreprise, les possibilités d’exonération, le calcul des cotisations sociales, les formalités des entreprises, le choix du statut juridique, le régime social, l’immatriculation…

Les structures qui développent vos compétences entrepreneuriales

Plusieurs structures proposent des formations, des ateliers collectifs ou du coaching individuel pour vous aider à devenir le meilleur entrepreneur possible. Les Premières proposent ce type d’accompagnement exclusivement réservé aux femmes.

Développez vos compétences en marketing digital avec Digi Atlas qui propose des formations pour les freelances. Vous apprendrez ainsi à développer votre présence en ligne, indispensable en 2023 pour ouvrir et pérenniser un e-commerce par exemple.

Maformation répertorie également des formations axées sur la création d’entreprise pour développer vos compétences entrepreneuriales.

Voici trois idées de cours proposés :

1. Entrepreneuriat, créer sa micro-entreprise à distance (avec Creactifs) ;
2. Création d’entreprise viable, accompagnement entrepreneuriat (animé par PG Entreprendre) ;
3. Gestion d’entreprise, piloter les finances de son entreprise avec succès (avec Geform Formation).

Vous pouvez aussi consulter les offres de Trajectoires MissionEO qui propose des formations pour apprendre à convaincre et à communiquer sur son activité d’indépendant, ou encore des cours pour apprendre à organiser son activité à distance.

Quelles sont les compétences d’un bon entrepreneur ?

D’après une étude de terrain menée par Christophe Loué et Jacques Baronet, et parue dans la revue Entreprendre et Innover, les compétences pour l’entrepreneur se divisent en plusieurs catégories.

Toutes ces compétences peuvent se travailler et se développer. Ainsi, si en théorie tout le monde peut devenir entrepreneur, la réalité est que l’entrepreneuriat n’est pas fait pour celles et ceux qui ne sont pas intéressés ou qui ne souhaitent pas travailler ces compétences.

1. Savoir détecter et exploiter des opportunités

Parmi les compétences citées, il y a :

• sentir le marché ;
• savoir développer un business model ;
• élaborer un business plan ;
• innover et faire preuve de vision entrepreneuriale ;
• savoir attirer des investisseurs.

2. Des compétences managériales et de leadership

Si vous êtes freelance, vous n’aurez pas forcément à savoir gérer une équipe. Mais si votre entreprise se développe et vous conduit à recruter, développer vos connaissances managériales sera presque nécessaire comme :

• savoir mettre en place un management participatif ;
• être un support pour ses collaborateurs ;
• faire preuve d’écoute ;
• installer un esprit d’équipe et une dynamique pour favoriser la bonne ambiance.

3. La gestion des ressources humaines

Vous êtes à la fois créateur d’entreprise et chef d’entreprise. Vous y connaître un minimum en ressources humaines est donc un atout. Développez vos compétences comme :

• savoir évaluer les compétences professionnelles de ses salariés ;
• évaluer le potentiel d’un collaborateur et dessiner un plan de carrière individualisé ;
• mener un entretien d’embauche.

4. Des compétences commerciales et de marketing

Savoir vendre votre idée auprès des investisseurs, puis auprès des clients est essentiel. Les chercheurs vous conseillent :

• d’apprendre à fidéliser un client ;
• de respecter vos engagements ;
• d’apprendre à négocier ;
• d’apprendre à déployer un argumentaire de vente.

5. Un savoir‑faire en gestion financière

L’aspect financier est un véritable frein à l’entrepreneuriat. Mais vous pouvez vous rassurer en apprenant à bien gérer votre budget d’entreprise et savoir :

• lire un bilan ;
• gérer la trésorerie ;
• gérer la facturation ;
• calculer et anticiper les coûts.

6. Des compétences en organisation

L’entrepreneur mal organisé peut vite s’effondrer. Apprendre à s’organiser est parfois facile pour certains, et un vrai casse-tête pour d’autres. Là encore, apprendre à se gérer et à organiser ses journées et son business s’apprend.

Vous pouvez apprendre et développer des soft skills comme :

• la rigueur ;
• la créativité ;
• la persévérance.

Orienter sa carrière vers la création d’entreprise

Pour conclure, on peut en effet dire que, théoriquement, nous pouvons tous et toutes entreprendre. Mais dans les faits, l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde. Par entrepreneuriat, entendons la création ou reprise d’entreprises.

La personnalité de chacun, d’abord, et les aspirations professionnelles sont parfois incompatibles avec la création d’entreprise.

Néanmoins, apprendre des compétences entrepreneuriales pour développer son mindset, mais aussi se faire accompagner pour développer sa jeune entreprise est possible.

Ne vous découragez pas ! Discutez de votre projet, de votre idée, questionnez-la et créez une activité qui vous correspond et dans laquelle vous pourrez vous épanouir.

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