Des Ressources Humaines à la création d'une école écocitoyenne innovante

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Caroline : « Si dès le plus jeune âge chaque enfant pouvait entendre qu’il avait un immense potentiel, à la place du classique « peut mieux faire » ».

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La reconversion professionnelle de Caroline : des jeux vidéo à la création d’une école écocitoyenne

En 2003, j’étais responsable des ressources humaines dans un grand groupe de jeux vidéo et parce que j’étais en recherche de sens, j’entamais en parallèle de mon travail un parcours de 3 ans en Leadership Ethique. Pendant cette formation hors du commun, j’ai eu deux prises de conscience majeures.

La première sur l’état du monde. J’ai pu prendre la mesure des dégâts que la vision court-termiste de notre économie, qui recherche le profit à court terme, engendrait et continuerait d’engendrer si nous ne décidions pas rapidement de changer de paradigme. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, la crise climatique nous met effectivement au pied du mur…

L’autre prise de conscience essentielle de ce parcours, c’est que j’avais (et que j’ai toujours) du potentiel ! Le Leadership Ethique part du principe que chacun d’entre nous dispose d’un potentiel de création et de réalisation infini.

A l’époque, j’ai trouvé bien dommage qu’on ne m’ait pas dit cela plus tôt. Je me suis même dit que la société tout entière serait transformée, si dès le plus jeune âge chaque enfant pouvait entendre qu’il avait un immense potentiel, à la place du classique « peut mieux faire ».

L’épreuve du feu : dire non à un job qui n’était pas éthique

La politique éditoriale du groupe a changé pendant les 6 années où j’y ai travaillé, pour passer de jeux familiaux, éducatifs et culturels à des jeux plus violents, plus « hardcore gamer ».

Le Leadership Ethique m’a aidée à trouver la force et le courage d’interpeller la direction sur les contenus violents des jeux.

A l’époque, pressentant que j’avais quelque chose à faire dans l’éducation, j’étais investie deux soirs par semaine en centre social pour aider les enfants à faire leurs devoirs. Ces 2 soirs-là, j’aidais les jeunes à avoir confiance en eux et à avoir des relations harmonieuses avec les autres et, en journée, j’avais la terrible impression de détricoter tout le travail que j’avais fait.

Un jour, on m’a demandé de former l’équipe d’un studio qui développait un jeu de course poursuite de gangs. Devinez ce que gagnaient ces gangs ? …. Des femmes ! Pour moi, qui à l’époque n’aimait pas faire de vagues, ça a été un énorme tsunami. J’ai rassemblé tout mon courage, je me suis affirmée et j’ai refusé d’animer la formation. Quelques mois plus tard, j’étais licenciée pour « désaccord stratégique ».

Pourquoi se reconvertir professionnellement ?

Mon rêve était de permettre, par l’éducation et la formation, l’émergence de citoyens épanouis et responsables qui contribuent à un monde plus juste et pérenne.

C’est à partir de là, que j’ai pu me consacrer à mon rêve et contribuer à un renouveau éducatif en France. J’ai créé en 2007 une école écocitoyenne innovante, Living School, qui a inspiré par la suite de nombreuses créations d’écoles et qui a formé plus de 2500 professionnels de l’éducation.

Dans cette école hors du commun, les enfants (comme les adultes) sont invités à déployer leur plein potentiel et évoluent dans un climat très porteur de non-jugement. Chaque année, enfants et équipe réalisent les apprentissages académiques en conduisant des « Projets pour la Planète » (ramassage de déchets, reforestation, sauvegarde d’espèces en voie de disparition, solidarité internationale et au coin de la rue…).

Chacun prend conscience qu’il peut, à son niveau, par son positionnement et son action, contribuer à un monde meilleur. Notre école est aussi une école pour les adultes (parents et professionnels de l’éducation, centre de formation certifié Qualiopi), car l’exemplarité est clé dans l’épanouissement et l’éducation des jeunes générations.

La rédaction Nouvelle Vie Pro

Rapporté par La rédaction Nouvelle Vie Pro

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