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PLF et PLFSS 2026 : à quoi s’attendre pour l’emploi ?
Le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) poursuivent leur route. Plusieurs votes ont déjà eu lieu, laissant entrevoir les contours d’un budget pour l’année 2026. Quel impact sur la vie professionnelle et l’emploi ? C’est l’analyse que nous vous proposons.
L’actualité sur le budget de l’État et de la Sécurité sociale :
- 15 décembre 2025 : le Sénat approuve le PLF 2026
- 12 décembre 2025 : Le Sénat rejette le PLFSS 2026
- 9 décembre : L’Assemblée vote le PLFSS 2026
Budget 2026 : où en est‑on ?
Avant d’entrer dans les détails, faisons le point. Deux budgets doivent être votés d’ici le 31 décembre 2025 pour entrer en vigueur le 1er janvier 2026 :
- le projet de loi de finances (PLF) qui définit le budget de l’État ;
- le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui détermine le budget de la « Sécu ».
Le PLF 2026
Cette loi de finances détermine les recettes (impôt sur le revenu, TVA, etc.) et les dépenses de l’État pour l’année à venir (2026). C’est lui qui détermine le montant des budgets alloués à certains ministères (Armée, Santé, Éducation…).
À l’heure actuelle, le PLF 2026 est en cours d’examen. Le 22 novembre, l’Assemblée avait rejeté le texte en première lecture. Les sénateurs ont adopté le projet de loi de finances le 15 décembre 2025. Le texte est désormais entre les mains des députés de l’Assemblée, qui a pris du retard.
Bon à savoir : si les sénateurs et les députés ne parviennent pas à voter un budget pour 2026, le gouvernement peut déposer à l’Assemblée un projet de loi spéciale. Ce texte propose des mesures minimes pour pouvoir prélever l’impôt et emprunter de l’argent à partir du 1er janvier 2026 en attendant une loi de finances.
C’est, pour le moment et en raison du calendrier serré, une solution envisagée.
Le PLFSS 2026
Cette loi détermine le budget alloué à la Sécurité sociale : assurance maladie, retraite, famille et naissance, accidents du travail, etc. Elle fixe les dépenses et les recettes.
À l’heure actuelle, le PLFSS 2026 a été approuvé par l’Assemblée nationale le mardi 9 décembre 2025. Mais le Sénat a rejeté le texte le vendredi 12 décembre 2025, à la date du vote prévu.
PLFSS et emploi : à quoi s’attendre en 2026 ?
Venons-en au fait. Bien que les mesures concernant les finances 2026 restent vagues, en raison d’un vote difficile, à quoi pourrait-on s’attendre dans les prochains mois ? Connaître le sujet des débats est intéressant pour analyser la ligne d’horizon politique.
Plusieurs domaines sont impactés, notamment le monde du travail, de la formation professionnelle et même de la réorientation professionnelle !
Faisons le tour des changements hypothétiques de 2026.
Pour le PLFSS 2026 :
- suspension de la réforme des retraites ;
- nouveau congé de naissance pour les deux parents ;
- limitation de la durée des arrêts de travail ;
- allègement des cotisations patronales sur les heures supplémentaires.
Notez que suite au rejet du Sénat, ces mesures restent purement hypothétiques jusqu’au vote de l’Assemblée le 16 décembre.
Suspension de la réforme des retraites
La suspension de la réforme des retraites de 2023 a été au centre des débats du PLFSS 2026. Les députés l’ont votée pour un effet jusqu’en janvier 2028.
Cela signifierait que la génération née avant 1964 pourrait partir à la retraite à 62 ans au lieu de 63 ans avec 170 trimestres au lieu de 171.
Mais le Sénat a voté une motion de rejet du texte des députés, car ils refusent certaines de propositions, notamment le « décalage d’une génération de la réforme des retraites de 2023 », la suppression du gel des retraites ou encore la création d’un malus sur les cotisations sociales des entreprises qui ne s’engagent pas assez pour l’emploi senior.
Suite au rejet du Sénat, le texte est renvoyé à l’Assemblée pour un vote définitif mardi 16 décembre 2025. Si les députés l’approuvent, il entrera en vigueur en janvier 2026.
Nouveau congé de naissance
L’Assemblée a approuvé la création d’un nouveau congé de naissance. Ce dernier s’ajoute aux congés maternité (16 semaines) et paternité (28 jours) actuels. Ils permettent aux parents de prendre 2 mois de congé supplémentaires chacun.
Ce congé peut être fractionné en deux périodes d’un mois. Les parents continuent de percevoir une indemnisation de 70 % du salaire net le premier mois et 60 % le second.
L’objectif attendu est d’améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes, tout en œuvrant pour l’amélioration de la démographie, en chute depuis quelques années.
Limitation de la durée des arrêts de travail
La durée des arrêts de travail serait limitée à 30 jours en 2026. Les travailleurs ne pourraient pas dépasser un mois d’arrêt pour une première prescription médicale et deux mois pour chaque renouvellement.
Notez que les médecins pourraient tout de même déroger à la règle selon la situation de chaque patient. Le texte initial prévoyait de limiter la période d’arrêt du travail à 15 jours pour les prescriptions des médecins de ville et 30 jours pour celles d’hôpitaux.
Allègement des cotisations sur les heures supplémentaires
Les entreprises de 250 salariés et plus pourraient bénéficier d’une déduction forfaitaire de 1,5 euro de l’heure sur les heures supplémentaires (cotisations patronales).
PLF, travail, reconversion, formation : les changements possibles pour 2026
Rappelons que le PLF 2026 n’a pas encore été approuvé par l’Assemblée nationale. Le Sénat l’a, lui, approuvé le 12 décembre dernier. Le texte avait été rejeté en première lecture. Les amendements apportés ont donc été annulés et un nouveau texte a dû être examiné.
De manière globale, voici ce que le texte du gouvernement propose et qui pourrait impacter votre vie professionnelle (et personnelle) en 2026. Si aucun accord n’est trouvé, le gouvernement peut faire voter une loi spéciale qui assure un budget minimum pour assurer financièrement le début d’année 2026.
A savoir : le Sénat a adopté le PLF le 12 décembre 2025.
Pour le PLF 2026 :
- augmentation possible des impôts en 2026 ;
- le bilan de compétences reste finançable par le CPF ;
- pas de changement pour les seuils de franchise de la TVA pour les micro-entreprises ;
- diminution du budget pour l’insertion des demandeurs d’emploi ;
- suppression de postes d’enseignants.
L’impôt sur le revenu : gel du barème
Le budget 2026 prévoit un gel du barème de l’impôt sur le revenu. Ce dernier est normalement indexé sur l’inflation. Son gel entraînerait donc une augmentation mécanique du montant de l’impôt sur la totalité des ménages.
Les sénateurs ont approuvé cette proposition du gouvernement (pas encore les députés qui l’avaient refusée en première lecture pour réinstaurer l’indexation sur l’inflation à 1,1 %). Cela pourrait signifier une hausse de l’impôt sur le revenu en 2026.
Certains foyers fiscaux non imposables en particulier pourraient changer de tranche de barème et payer des impôts. Cela risque aussi de concerner certains retraités en raison du remplacement de l’abattement fiscal de 10 %.
Changement pour le compte personnel de formation (CPF)
Le compte personnel de formation (CPF) est un dispositif de financement de la formation pour adultes. Il permet à chacun de financer une formation certifiante inscrite au RNCP pour développer ses compétences professionnelles tout au long de sa carrière.
Le gouvernement a proposé quelques changements au niveau du CPF comme la suppression de l’éligibilité du bilan de compétences. Ce dernier permet de faire le point sur sa situation professionnelle pour déterminer ses compétences et aptitudes phares, notamment dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle.
Le Sénat a toutefois supprimé cette partie du PLF ! Le bilan de compétences resterait donc finançable par le CPF en 2026. C’est une bonne nouvelle pour les centres de bilan, mais aussi pour vous qui cherchez des outils accessibles pour changer de voie professionnelle.
Ce rejet inclut aussi le plafonnement des formations non certifiantes. Le gouvernement voulait recentrer le CPF sur les formations menant à une certification ou à un diplôme.
Attention cependant, le budget n’a pas été voté !
Franchise TVA pour les micro‑entrepreneurs
Un autre sujet du PLF 2026 concernait les seuils de franchise pour les auto-entrepreneurs. Si vous êtes indépendant, vous savez sans doute que passé un certain montant de votre chiffre d’affaires annuel, vous devez faire payer la TVA à vos clients.
Le gouvernement prévoyait d’instaurer une limite de 37.500 euros de CA pour les entrepreneurs individuels avant de devoir facturer la TVA à leurs clients, et ce, quelle que soit la nature de leur activité professionnelle.
Finalement, le Sénat a refusé cette proposition et maintient les seuils actuels de franchise de TVA pour les micro-entrepreneurs, c’est-à-dire :
- 37.500 euros de CA pour les prestations de service ;
- 85.000 euros de CA pour les activités et ventes de biens et de marchandises.
A savoir : l’augmentation des cotisations sociales est toujours en vigueur en 2026. Elles passeront à 26,1 % du chiffre d’affaires en juillet 2026.
Réduction des aides à l’insertion et à l’emploi
Si vous êtes en recherche d’emploi ou si vous envisagez un changement de métier, ce point pourrait vous intéresser. Le PLF 2026 prévoit des coupes :
- l’insertion par l’activité économique (IAE) devrait être impactée, entraînant moins de solutions pour favoriser l’insertion des demandeurs d’emploi en situation de chômage de longue durée.
- Des suppressions d’emploi sont envisagées chez France Travail (ex Pôle Emploi), ce qui pourrait ralentir le suivi des demandeurs d’emploi.
Suppression de 4.000 postes d’enseignants en 2026
Le Sénat a approuvé la suppression de 4.000 postes d’enseignants en 2026, une mesure incluse dans la proposition de budget de l’État.
Cela concerne 2.400 postes dans le premier degré et 1.600 postes dans le second degré. L’Enseignement n’est plus le choix privilégié du gouvernement en 2026.
Ce dernier justifie cette coupe par la baisse de la démographie qui réduit le nombre d’élèves dans les classes chaque année.
Nous n’avons pas mis toutes les mesures proposées dans les textes du PLFSS et PLF 2026 pour nous concentrer sur les sujets de l’emploi, la formation, la reconversion et la vie professionnelle. Pour plus de détails :
- lire le projet de loi de finances 2026 sur le site Vie Publique
- lire le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 sur le site de l’Assemblée nationale.