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Déconfinement : voici le protocole à respecter dans les entreprises

Pour assurer la santé et la sécurité des salariés, le ministère du Travail a mis en ligne dimanche le protocole national de déconfinement pour les entreprises.
Vous appréhendez le retour sur votre lieu de travail dans le cadre du déconfinement progressif du 11 mai ? Sachez que la règle N° 1 préconisée par le ministère demeure le télétravail, mais s’il n’est pas possible, des mesures doivent être mises en place dans les entreprises. Voici les règles à respecter.
Covid-19 : quelles mesures de protection collective au travail ?
- en premier lieu le télétravail « qui doit être la règle chaque fois qu’il peut être mis en œuvre » ;
- si la présence sur les lieux de travail est nécessaire, séquencement des activités et mise en place d’horaires décalés ; dispositions relatives au nombre maximal de personnes simultanément admises dans un espace ouvert (jauge) ; gestion des flux de circulation dans l’entreprise.
Selon le ministère du Travail, « ce n’est que lorsque l’ensemble de ces précautions n’est pas suffisant pour garantir la protection de la santé et sécurité des personnes qu’elles doivent être complétées, en dernier recours, par des mesures de protection individuelle, telles que le port du masque ».
Le plus important, les mesures barrières et de distanciation physique
- Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, ne pas se sécher les mains avec un dispositif de papier/tissu à usage non unique ;
- Eviter de se toucher le visage en particulier le nez et la bouche ;
- Utiliser un mouchoir jetable pour se moucher, tousser, éternuer ou cracher, et le jeter aussitôt ;
- Tousser et éternuer dans son coude ou dans un mouchoir en papier jetable ;
- Ne pas se serrer les mains ou embrasser pour se saluer, ni d’accolade ;
- Distance physique d’au moins 1 mètre (soit 4m² sans contact autour de chaque personne) ;
- Aérer régulièrement (toutes les 3 heures) les pièces fermées, pendant 15 minutes ;
- Désinfecter régulièrement les objets manipulés et les surfaces y compris les sanitaires ;
- Eviter de porter des gants : ils donnent un faux sentiment de protection. Les gants deviennent eux-mêmes des vecteurs de transmission, le risque de porter les mains au visage est le même que sans gant, le risque de contamination est donc égal voire supérieur ;
- Rester chez soi en cas de symptômes évocateurs du COVID-19 (toux, difficultés respiratoires, etc.) et contacter son médecin traitant (en cas de symptômes graves, appeler le 15).
Bon à savoir
La prise de température systématique à l’entrée des entreprises est exclue, mais toute personne est invitée à auto-surveiller l’apparition de symptômes évocateurs de COVID-19.
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4m² minimum par salarié
Le gouvernement a retenu un critère « universel » d’occupation maximale des espaces ouverts au public et en milieu de travail (« jauge »). Il a été fixé à 4m2 minimum par personne, afin de garantir une distance minimale de 1 mètre autour d’une personne (dans toutes les directions) et d’éviter tout risque de contact.
Par exemple, pour un établissement dont la surface est de 160 m², il peut accueillir simultanément 160/4 = 40 personnes ou salariés.
Le ministère du Travail insiste sur le point suivant : c’est seulement lorsque certaines situations présentent un risque de rupture accidentelle de cette distanciation (y compris par le non-respect par le salarié lui-même), que des mesures complémentaires telles que le port du masque « grand public » sont à mettre en place.
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En bref
« Si malgré la mise en place de l’ensemble des mesures précédentes, le respect de la distanciation physique d’un mètre entre deux personnes (clients, collègues, prestataires, etc.) ne peut être garanti, le port d’un masque devient obligatoire. »
Les masques de protection FFP2 et les masques chirurgicaux restent destinés aux professionnels médicaux. L’employeur peut fournir des masques FFP1 ou des masques alternatifs à usage non sanitaires, dits « grand public », en complément des gestes barrières et des mesures de distanciation physique.
Privilégier une personne par bureau
A défaut, notamment pour les open space, éviter le face à face et permettre une distance physique de plus d’un mètre ; le ministère du Travail conseille l’utilisation si possible des plexiglas en séparation.
Réorganiser l’espace de travail pour éviter ou limiter au maximum les croisements
En milieu professionnel, chaque collaborateur doit donc disposer d’un espace d’au moins 4m², y compris pour circuler. En conséquence, l’employeur doit mettre en œuvre des plans de circulation pour gérer les flux de personnes.
Des horaires de pause échelonnés
Les horaires de pause seront échelonnés pour éviter les affluences tandis que l’accès aux lieux communs (distributeurs de boisson ou de café) sera canalisé grâce à un marquage au sol, ruban, plots, barrières, etc., avec un sens d’arrivée et de départ différents. Les portes des salles de réunion et des lieux communs doivent si possible rester ouvertes, notamment pour éviter les contacts des mains avec les poignées.
Quelques bonnes pratiques sur le lieu de travail
- Condamner les tourniquets à l’entrée
- Sens unique de circulation avec marquage au sol
- Nettoyage au moins 2 fois par jour des rampes d’escalier car il faut continuer de tenir la rampe dans les escaliers (en moyenne 10 % des accidents du travail proviennent de chutes dans les escaliers)
- Limiter le nombre de personnes dans les ascenseurs pour respecter la distance d’au moins un mètre
- Le parking doit être intégré dans les mesures de prévention
Les campagnes de dépistage organisées par les entreprises pour leurs salariés ne sont pas autorisées
Symptômes de COVID-19 et tests de dépistage
Toute personne présentant des symptômes ne doit pas se rendre sur son lieu de travail ou le quitter immédiatement, consulter un médecin sans délai (si possible par téléconsultation), se faire dépister sur prescription de celui-ci et s’isoler. Idem pour les personnes ayant été en contact rapproché (moins d’un mètre pendant plus de 15 minutes).
Par ailleurs, aucun test sérologique n’est autorisé à ce jour car « la fiabilité des tests sérologiques est insuffisante pour autoriser et encadrer un dépistage par les entreprises ».
Par Natacha Le Jort