Coronavirus en Angleterre : « A Manchester, la vie est en suspens. »

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Covid-19 & confinement : témoignage d’une Française en Angleterre

Nolwenn Beschemin travaillait en tant que conseiller en patrimoine dans une banque française. Elle a suivi son mari pour son travail en Angleterre et y habite depuis un peu plus de deux ans. Mère de 3 enfants, Nolwenn est en pleine réorientation professionnelle et fait partie d’un groupe à Manchester, Beez Network, qui réunit une fois par mois des Françaises entrepreneuses et/ou en reconversion avec des thèmes et des échanges de compétences sur leurs expériences professionnelles.

Comment Nolwenn vit-elle la situation actuelle, tant sur le plan personnel que professionnel ? Qu’est-ce que la pandémie change concrètement à son quotidien ? Parvient-t-elle encore à se projeter ?

« Je suis confinée depuis le 13 mars à la maison même si officiellement en Angleterre le confinement a commencé la semaine suivante. Nous n’avons ni masques, ni tests accessibles pour le moment. »

Nolwenn : Actuellement, je ne travaille pas et gère les enfants tandis que mon mari travaille à la maison depuis 15 jours ; il est directeur de projet avec une formation d’ingénieur en électricité dans une filiale d’un grand groupe français.

« Je faisais une préparation de reconversion professionnelle. »

La pandémie a entrainé un changement d’organisation. Auparavant je prenais des cours de perfectionnement d’anglais 4 fois par semaine et je faisais une préparation de reconversion professionnelle. Aujourd’hui, étant exclusivement à la maison, je gère la continuité pédagogique de mes enfants, ce qui prend déjà beaucoup de temps au quotidien, avec le double challenge pour mes enfants de travailler l’anglais et le français. Je dois aussi chercher des ressources et des activités pour ma fille de 4 ans car, l’école n’étant obligatoire qu’à partir de 5 ans ici, elle ne bénéficie d’aucun suivi pédagogique.
Manchester

« Le confinement nous a permis de se retrouver en famille. »

On prend plus le temps avec les enfants, pas de stress d’un planning strict à respecter. Le moins positif, c’est que nous avons été obligés d’annuler nos vacances en France où l’on devait se rendre pour Pâques et fêter les 70 ans de mon beau-père ; ce sont des évènements très attendus quand on vit à l’étranger.

« Juste un petit clin d’œil : en Angleterre, pour remercier le Nhs (National Health Service) et mettre un peu de baume au cœur, les enfants affichent des arcs-en-ciel sur les fenêtres. On en a aussi sur les nôtres. »

« ll est difficile de se projeter, tout est un peu en attente. On voit au jour le jour. »

D’une humeur positive pour le moment, j’essaie de me recentrer sur les valeurs essentielles et de faire en sorte que ce confinement soit pour les enfants le meilleur souvenir possible. Alors on déroge un peu sur des règles habituelles pour adoucir ce quotidien qui est anxiogène pour nous les adultes et que les enfants peuvent ressentir.

Mais on reste conscients que la gestion sera très compliquée au Royaume-Uni avec un système de santé qui souffrait déjà beaucoup et qui risque d’exploser, et une économie déjà fragile.

« Une grande inconnue dans le mois à venir. »

Pour mon mari, ce sera de plus en plus compliqué de maintenir le télétravail sans une reprise d’activité en parallèle. D’ailleurs il prévoit une diminution du temps de travail : le mois prochain, mon mari travaillera à 80 %.

Quant à ma réorientation professionnelle, c’est en cours. Je recherche un métier qui puisse se faire dans n’importe quel pays, pour ne pas repartir à zéro à chaque expatriation. J’ai plusieurs pistes. J’ai passé le test pour la formation de l’enseignement du français à l’étranger par le CNED, sinon je m’intéresse à une formation de community manager et j’ai une page Facebook sur la gestion des émotions : les bulles de Thaïs où je créé des bouteilles sensorielles avec une amie spécialiste en Brain Gym et coach multiculturelle, mais ce n’est qu’un début.

 

  Propos recueillis par Natacha Le Jort

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Par L'équipe Nouvelle Vie Pro

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