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Coronavirus en Irlande : « A Dublin, la vie est à l’arrêt, mais on n’est pas les plus à plaindre. »

Dans le contexte de la pandémie du coronavirus et de notre tour du monde des expatriés français, premier stop en Irlande avec Thomas Bertin, confiné en famille à Dublin.
Covid-19 & confinement : témoignage d’un Français à Dublin
Thomas Bertin avait quitté son emploi salarié de directeur technique dans une agence de presse parisienne pour s’installer en Irlande avec sa famille et travailler à son compte. Comment vit-il la situation actuelle, tant sur le plan personnel que professionnel ? Qu’est-ce que la pandémie change concrètement au quotidien ? Parvient-t-il à se projeter ?
« En Irlande le confinement, ou stay at home, a commencé le 27 mars, mais les écoles sont fermées depuis le 12 mars. »
Thomas Bertin : Les conditions du confinement sont un peu les mêmes qu’en France, mais sans formulaire à présenter aux autorités. La population respecte assez bien les consignes sans que l’Etat n’ait à faire de la répression.
On ne trouve pas de masques en pharmacie ou dans les commerces grand public et l’Etat affrète des avions depuis d’autres pays pour se procurer du matériel. Bono, le chanteur du célèbre groupe U2, qui est irlandais vient d’écrire une lettre pour demander au président de la Corée du Sud du matériel médical et des kits de tests.
Le gouvernement organise, quasiment depuis le début, des drive-test, en réquisitionnant notamment le plus grand stade du pays, Croke Park, qui est devenu un centre de test géant pour Dublin et ses alentours. Les personnes y sont envoyées par leur médecin pour passer les tests tout en restant dans leur voiture.
« Les chanteurs de rue qui faisaient que c’était tous les jours la fête de la musique à Dublin restent maintenant chez eux. En revanche les phoques viennent nous dire bonjour quand on sort en bord de mer pour prendre un peu l’air. On dit qu’il pleut toujours en Irlande, et bien pendant le confinement, pour le moment, il fait beau et chaud. Heureusement qu’on a un petit jardin pour en profiter. »
« Mon chiffre d’affaires s’est écroulé, mais je continue à travailler en attendant des jours meilleurs. »
Je suis freelance et travaille à la maison en temps normal, donc le confinement ne change pas grand-chose. J’ai juste un peu plus de compagnie à la maison : mes 2 enfants et ma femme sont dans « mon bureau » maintenant.
D’un point de vue professionnel, je m’occupe toujours de mes sites internet (www.budgetbanque.fr et www.ideetexte.fr), mais mon chiffre d’affaires s’est écroulé. Je suis payé par de la publicité que je mets sur mes sites et les sociétés qui subissent de plein fouet la crise n’investissent plus dans la publicité. En ce qui concerne mes autres activités (vente en ligne du jeu de cartes BUDGIX ou de solution pour les radios), le business est mort en ce moment, nous n’avons plus aucun nouveau client qui passe commande.
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« La crise finira un jour. On est en train de vivre le plus dur, j’espère. »
Cela peut être pesant d’être confiné à la maison, qui plus est avec des enfants qui sont parfois excités et qui ont besoin de se dépenser. Niveau professionnel, ce n’est pas non plus très stimulant de continuer à travailler en ne gagnant plus rien. Cette période est un peu compliquée et déprimante, mais je fais tout pour être prêt le jour où la « vie » reprendra.
D’ailleurs Thomas a prévu de quitter l’Irlande et de rentrer en France (en Haute Savoie) cet été : « On est en pleine transaction immobilière et ce n’est pas simple avec le coronavirus. » A suivre.
Propos recueillis par Natacha Le Jort