- Changer d'emploi - Actualités
Qui travaille le 1er mai ?

Alors que la plupart des Français ne travailleront pas le 1er mai, certains ne peuvent pas chômer. Qui travaille le plus pendant la fête du travail ? Quels sont les métiers concernés ?
1er mai : un jour férié, payé et chômé
1er mai, lundi de Pâques, Pentecôte, Ascension… Au total, la France compte 11 jours fériés chaque année. Mais contrairement aux idées reçues, nous ne sommes pas les champions, et l’hexagone se positionne derrière la Grèce (14 jours), l’Italie (12 jours), ou certaines régions d’Allemagne (9 à 13 jours) et arrive ex-aequo avec la Suède et le Luxembourg, selon une étude de la Dares.
Bon à savoir
Depuis 1947, le 1er mai est un jour férié, chômé et payé pour tous les salariés. La fête du Travail trouve ses origines à Chicago, il y a 120 ans, lors d’une journée de lutte menée par les syndicats de travailleurs américains pour obtenir la journée de huit heures.
Néanmoins, le 1er mai n’est pas un jour férié comme les autres : il est le seul à être obligatoirement chômé. En effet, un employeur ne peut pas imposer à ses salariés de travailler pendant la fête du travail.
Mais la loi du Code du travail (L3133-6) prévoit des exceptions « dans les établissements et services qui, en raison de la nature de leurs activités, ne peuvent interrompre leur travail » et de nombreux Français doivent se lever le 1er mai. Ils sont néanmoins payés en double !
1er mai, que dit la loi ?
Le Code du travail réglemente les jours fériés : le 1er janvier, le lundi de Pâques, le 1er mai, le 8 mai, l’Ascension, le lundi de Pentecôte, le 14 juillet, l’Assomption, la Toussaint, le 11 novembre et le jour de Noël.
La différence est que le 1er mai est obligatoirement férié, sauf pour les professions nécessaires au fonctionnement continu de la société comme les professionnels de santé.
La loi précise que les heures de travail perdues pendant le premier mai ne doivent pas être rattrapées ! Les salariés ne doivent également perdre aucun salaire.
Qui est concerné par le 1er mai ?
Tous les Français sont concernés par le 1er mai ! La fête du travail, symbole de lutte des travailleurs, permet à tous et toutes de ne pas travailler le temps d’une journée.
Seuls quelques métiers font exception en raison de leur nature (santé, transport, média…). Néanmoins, certaines professions souhaiteraient assouplir les règles d’exercice d’activité professionnelle le 1er mai. C’est le cas des boulangers et des fleuristes.
L’inspection du travail peut effectuer des contrôles pour vérifier la bonne application de la loi.
Les métiers qui ne chôment pas
Le site d’emploi Qapa a mené une enquête et a défini les métiers et profils qui travaillent le 1er mai. La majorité d’entre eux exerce dans les domaines du commerce, du tourisme ou des soins médicaux.
Voici le top des métiers qui travaillent le plus pendant la fête du travail :
Les boulangers entrepreneurs peuvent, en principe, travailler le 1er mai, mais pas leurs salariés.
Si un tiers des personnes qui travaillent pendant la fête du travail sont des salariés en poste (CDD et CDI), les entreprises font également appel à des intérimaires (21 %), à des étudiants (17 %) ou à des individus non déclarés (15 %). Quant aux micro-entrepreneurs, ils représentent 14 % des personnes qui travaillent le 1er mai.
Une proposition de loi pour assouplir les règles du 1er mai
La ministre du Travail s’est publiquement engagée à soutenir tout projet de loi permettant aux salariés des boulangeries de travailler le 1er mai, mais seulement s’ils le souhaitent. L’employeur ne doit en aucun cas obliger ses salariés à travailler.
Les sénateurs ont déposé une proposition de loi le 25 avril 2025 pour assouplir l’interdiction de travailler le 1er mai. L’objectif est de pouvoir « s’adapter aux réalités du terrain » sans remettre en cause le caractère férié et chômé de cette journée.
Porté par la sénatrice de Vendée, Annick Billon, le projet concerne avant tout les artisans boulanger et fleuriste.
Certains salariés voudraient avoir le choix de venir travailler, notamment parce que le 1er mai est payé double.
Pour les fleuristes, second secteur d’activité à vouloir alléger les règles, le manque à gagner lors de la fête du travail est conséquent. En effet, la fête du travail est aussi la fête du muguet !
Pourquoi offre‑t‑on du muguet le 1er mai ?
Bon à savoir, on offre du muguet le 1er mai à ses proches comme porte-bonheur. Il fleurit au début du printemps et, depuis l’Antiquité, est considéré comme la fleur idéale pour célébrer la novelle saison et les beaux jours.
Ce symbole tire ses racines des traditions celtes et des cérémonies romaines faites à Flora, la déesse des fleurs.
En France, nous offririons du muguet depuis la Renaissance. Charles IX perpétue cette tradition après en avoir reçu un brin lorsqu’il faisait campagne dans la Drôme.
Plus tard, offrir du muguet a été associé au jour républicain sous la Révolution. Le muguet devient le symbole de 1er mai au XXe siècle à Paris, puis dans toute la France dans la seconde moitié du XXe siècle. C’est une tradition suivie aussi par les Suisses et les Belges.
Trouver un travail le premier mai
De nombreux recruteurs travaillent le 1er mai, vous pouvez donc profiter de ce jour férié pour envoyer votre CV. Notre conseil : revoir votre lettre de motivation pour la personnaliser selon la fiche de poste et l’entreprise qui recrute !
Qu’en est‑il de la rémunération ?
Lorsque le 1er mai est chômé, les salariés perçoivent une indemnité égale à leur salaire et contrairement aux autres jours fériés, aucune condition de présence ou d’ancienneté n’est requise. Le salaire habituel et les majorations pour heures supplémentaires ne changent pas. Les salariés rémunérés au taux horaire perçoivent également une indemnité égale au salaire perdu.
Les salariés qui travaillent le 1er mai perçoivent au minimum une double rémunération. En effet, en plus du salaire, ils reçoivent obligatoirement une indemnité égale au montant du salaire et qui ne peut pas être remplacée par un repos.
Le premier mai ne peut pas être une cause de réduction de salaire.
Et vous, travaillez-vous le 1er mai ?
Par Marie Razer