- Changer d'emploi
- Faire le point
Les pistes d’Edouard Philippe pour booster l’emploi

Dans une circulaire envoyée aux préfets, dont certains éléments ont été dévoilés par Les Échos, Edouard Philippe exige des résultats « tangibles » concernant la grande mobilisation pour l’emploi et les transitions annoncée par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse de mi-mandat en février 2019. Le Premier ministre donne 10 jours aux préfets pour convier les "acteurs pertinents" de cette mobilisation sur leurs territoires.
Garantie de trouver un contrat d’apprentissage
De nombreux apprentis renoncent à leur contrat du fait de la difficulté à trouver un employeur ou de « l’éclatement » entre leur domicile, l’entreprise et le CFA.
Lire aussi >> Les Français sont prêts à changer de travail pour réduire les transports
Pour faciliter l’insertion des apprentis, Matignon souhaite « industrialiser, notamment via le partage le plus précoce possible des données », mettre en relation les jeunes avec les entreprises ou faire en sorte que l’offre régionale de transport soit « adaptée ».
Bail mobilité
Une piste consiste plus précisément à instaurer un « bail mobilité » de 1 à 10 mois qui s’adresse également aux salariés ainsi qu’aux chômeurs, de mobiliser des résidences secondaires, logements touristiques ou étudiants et produire des « résidences jeunes » dans le parc social.
Lire aussi >> Encourager l’apprentissage et développer la formation
Répondre aux besoins d’emploi
Le Premier ministre évoque notamment la remise à plat des services de Pôle emploi qui fait l’objet de négociations entre l’Etat, l’Unédic et les partenaires sociaux. Ou les pactes régionaux d’investissements dans les compétences qui ont déjà été signés dans les régions et dont les principales ambitions sont de former des demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et des jeunes éloignés du marché du travail, de répondre aux besoins des métiers en tension et de contribuer à la formation des compétences.
Lire aussi >> Quelles compétences pour demain ?
Matignon préconise également de trouver des outils de formation « souples et simples » pour permettre de répondre à un besoin d’emploi.
Garderie, aides à la mobilité, au logement
La circulaire encourage les préfets à mettre en place une offre de garderie ponctuelle permettant aux parents de confier leur(s) enfant(s) pour passer par exemple un entretien d’embauche ou lorsqu’ils sont en période d’essai. Des places en crèches pourraient être réservées dans le cas de la reprise d’un emploi durable.
Les chômeurs pourraient bénéficier d’aides au permis de conduire ou de locations de voiture à moindre coût.
Quant aux salariés, des améliorations des dispositifs existants pourraient être mis en œuvre : prime de 1 000 € pour les déménagements, accès aux offres d’Action Logement, garantie locative Visale…
Autre piste surprenante : la mise en place d’« organismes intermédiaires » permettant de sous-louer des logements sociaux en dérogeant aux procédures d’attribution de droit commun.
Écologie de proximité
Les objectifs écologiques sont globalement importants : division par deux des déchets ou encore 50 % d’aliments bio dans les cantines avant 2022. L’émergence de l’écologie de proximité est un enjeu social primordial qui pourrait générer 300 000 emplois.
Lire aussi >> Emploi : le boom du bio
Si Edouard Philippe se questionne encore sur les partenariats à mettre en œuvre, il compte bien développer une bio économie locale qui permettrait de réduire le gaspillage et la pollution. Pour cela, il propose des dispositifs concrets : circuits courts, réseaux de réemploi et de réparation, systèmes de recyclage… Les ONG, économie sociale et solidaire, collectivités locales et entreprises seraient les premières sollicitées.
Par Marie Razer