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Absentéisme : les 3 principaux motifs d’arrêt maladie

Santé mentale, gastro, troubles musculo-squelettiques… Découvrez les principaux motifs d’arrêt maladie, leur durée et qui sont les salariés les plus touchés par l’absentéisme.
Fonctionnement de l’arrêt de travail
Un arrêt de travail est un document prescrit par un professionnel de santé vous permettant de cesser votre activité professionnelle pour une durée limitée.
Il inclut des motifs liés à votre santé physique ou psychologique. Vous pouvez légalement vous faire arrêter pour soigner un burn-out, par exemple.
Cet arrêt vous permet de recevoir des indemnités journalières le temps de votre convalescence afin de conserver une rémunération pendant votre absence du bureau.
À savoir qu’un patient peut être contrôlé par un médecin à la demande de l’employeur, en application du Code du travail.
L’augmentation des arrêts maladie depuis 2019
Une forte augmentation des arrêts maladie a été observée par la Drees (étude décembre 2024) pendant la crise sanitaire. Cette augmentation s’est ensuite stabilisée en 2023, mais reste plus élevée qu’en 2019 en raison d’un taux de recours plus important.
Ces arrêts représentent une part importante des dépenses d’indemnités journalières. Les arrêts de plus de six mois sont les moins fréquents (7 % des arrêts), mais les plus coûteux.
La durée moyenne des arrêts maladie en France varie selon les secteurs d’activité. Ils sont plus courants chez les salariés âgés, les femmes et, petite nouveauté, les plus jeunes !
Les jeunes, de plus en plus concernés par les arrêts
Les jeunes sont de plus en plus concernés par les arrêts maladie. Le directeur data d’Axa France dénote une hausse de 13 % chez les cadres de moins de 40 ans. Les principaux motifs ? Des troubles psychologiques (burn-out, stress chronique, mal-être, harcèlement) qui sont la première cause d’arrêts de longue durée.
Par conséquent, les jeunes sont de plus en plus touchés par l’absentéisme au travail. L’âge moyen des salariés en arrêt de longue durée pour des troubles psychologiques est passé de 43,3 ans en 2019 à 40,9 ans en 2024.
Comment expliquer cette hausse des arrêts maladie ?
L’augmentation de ces absences pour maladie s’expliquerait par deux changements !
Le premier est la libération de la parole concernant les troubles de la santé mentale. Les salariés osent parler de leur mal-être, ce qui était encore un sujet tabou il y a quelques années. Les entreprises elles-mêmes prennent ce sujet au sérieux et, pour certaines, œuvrent pour le bien-être et la santé au travail de leurs collaborateurs.
Le second, moins positif, serait lié à la dégradation de la santé mentale des Français. La crise du Covid y est pour quelque chose, mais aussi le climat économique et politique, le changement climatique et écologique, les tensions internationales, les incertitudes professionnelles, l’IA…
On pourrait aussi noter la recrudescence des risques psychosociaux dans les entreprises. Les conséquences sont souvent le burnout ou la dépression. Les employés en CDI de moins de 35 ans sont trois fois plus concernés par l’absentéisme court et fréquent que les plus de 55 ans (source : Capital avril 2025).
Seulement 9 % des arrêts maladie sont d’origine exclusivement professionnelle
Le comptoir mm de la nouvelle entreprise dressait en 2019 le tableau d’un absentéisme maladie à géométrie variable.
Des motifs variés (angine, rhume, gastro ou lombalgie, maladie grave, dépression,…) engendrent des arrêts de travail plus ou moins longs. Si 39 % des arrêts maladie sont liés au contexte professionnel, seulement 9 % sont d’origine exclusivement professionnelle.
La plupart (61 %) des arrêts trouvent leur origine dans la sphère personnelle exclusivement tandis qu’un peu moins du tiers (30 %) sont liés à un contexte à la fois professionnel et non professionnel.

Principale cause d’arrêt de travail en France : les maladies ordinaires
En 2024, la première cause des arrêts de travail en France concernait les maladies ordinaires. Cela inclut la grippe, la bronchite, la gastro… Bref, toutes ces petites maladies qui nous clouent au lit pour quelques jours.
Cependant, d’autres facteurs s’imposent de plus en plus comme la fatigue (surtout chez les moins de 25 ans), les troubles musculo-squelettiques (TMS) comme le syndrome du canal carpien ou les lombalgies, et les risques psychosociaux (harcèlement, conflit, menaces, agressions, surcharge de travail…).
Les 3 principaux motifs d’arrêts maladie court
77 % des arrêts courts trouvent leur origine dans la sphère personnelle. Les maladies saisonnières telles que le rhume, la gastro ou la grippe sont responsables de 70 % des arrêts courts. Les salariés interrogés citent ensuite les troubles musculo-squelettiques ou TMS (16 %) et les troubles psychologies/grande fatigue (10 %).
Les 3 principaux motifs d’arrêts maladie longs
Concernant les arrêts maladie de longue durée (plus de 90 jours), le contexte professionnel entre en jeu. Ainsi 22 % des arrêts longs sont liés à des troubles psychologiques ou à une grande fatigue (ex. surmenage, syndrome d’épuisement professionnel, stress, anxiété…). 16 % concernent des TMS et 9 % une maladie grave.
c’est la hausse des arrêts maladie depuis 2019, principalement chez les jeunes cadres de moins de 30 ans (source : RTL, 6 mars 2025).
Ce sont les arrêts longs (de plus d’un mois) qui pèsent le plus sur l’absentéisme en entreprise. Les arrêts courts sont beaucoup plus fréquents, mais ils ne représentent que 4 % de la totalité des jours d’arrêt contre 71 % pour les arrêts longs.
Les femmes sont plus touchées par l’absentéisme maladie que les hommes
Davantage concernées par la problématique de concilier vie personnelle et vie professionnelle, les femmes sont plus nombreuses à être en arrêt maladie chaque année que les hommes.
font passer la santé de leurs proches avant la leur (source : Datascope Axa)
L’étude relève aussi que les femmes sont confrontées à une répartition encore sexuée des emplois dans l’entreprise avec des postes et des outils de travail encore peu adaptés au travail féminin responsable de nombreux arrêts pour cause de TMS.
Les trentenaires plus souvent malades que les seniors
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les 30-39 ans sont plus nombreux à s’absenter pour maladie que les seniors : environ 35 % des trentenaires ont au moins un arrêt maladie chaque année, contre 31 % des plus de 56 ans.
souffrent de troubles dépressifs majeurs (source : Datascope Axa).
Concernant les arrêts courts (de moins de 3 jours), 19 % des salariés de 30-39 (davantage confrontés aux responsabilités familiales) s’arrêtent pendant l’année contre 8 % des salariés de plus de 56 ans.
La tendance s’inverse en revanche si l’on s’en tient aux maladies de longue durée avec 10 % de seniors concernés VS 6 % pour les trentenaires.
Fait intéressant : les salariés qui pratiquent le télétravail sont moins souvent en arrêt maladie (-23 %).
Les salariés du BTP, de l’industrie et de la santé sont les plus touchés
L’absentéisme est plus fréquent dans les grandes entreprises, celles de plus de 1.000 salariés (38 %). Plus réticents à se mettre en arrêt bien qu’ils soient maladies, les salariés des TPE (moins de 10 salariés) sont 26 % à s’absenter au moins une fois pour maladie durant l’année.
Au niveau des secteurs d’activité, le BTP, l’industrie et la santé sont globalement les plus impactés par l’absentéisme avec un taux de 36 % contre et 33 % pour le secteur des services et 31 % pour le commerce.
Concernant les arrêts courts, ce sont les salariés du secteur des services qui sont les plus touchés.
Concernant les arrêts longs, les salariés du BTP/Industrie.
L’absentéisme maladie, un sujet de préoccupation majeur
Plus de la moitié des dirigeants (56 %) considère l’absentéisme comme un sujet de préoccupation majeur. 97 % des dirigeants interrogés estiment que la réduction de l’absentéisme permettrait d’améliorer la performance de l’entreprise et que le sujet doit être partagé avec les managers, les salariés et les syndicats.
le retour dans l’entreprise après un arrêt maladie ne s’est pas bien passé.
D’après Malakoff Médéric, au-delà de la prise de conscience, il faut distinguer les arrêts courts des arrêts longs et mettre en place des solutions ciblées : campagnes de prévention ou de sensibilisation pour favoriser l’hygiène afin de réduire les arrêts courts, mise en place d’une démarche globale de qualité de vie au travail avec une politique de prévention des risques, un accompagnement des salariés fragilisés et une aide à la reprise de l’emploi pour les arrêts longs.
Par Natacha Le Jort