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Emploi : 7 questions sur le salaire (et les réponses)

Changer de métier, changer de poste, créer une entreprise… Toutes ces envies se heurtent forcément à la question du salaire. Quelle rémunération vais-je toucher ? Moins ? Plus ? Comment me situer ? Comment négocier mon salaire ?
Découvrez 10 questions courantes sur le salaire et leurs réponses. Vous vous sentirez moins perdu (on l’espère !).
En bref, les 7 questions :
- Comment calculer son salaire brut en net ?
- Quel est le montant du salaire minimum en France ?
- Quel est le salaire minimum pour toucher la prime d’activité ?
- Combien touche-t-on à la retraite par rapport au salaire ?
- Quel salaire pour avoir droit au RSA ?
- Abandon de poste : combien de temps avant de ne plus percevoir de salaire ?
- Comment négocier son salaire ?
1. Comment calculer son salaire brut en net ?
C’est la question que tout le monde se pose. Et c’est vrai que passer du salaire brut au salaire net n’est pas toujours évident, surtout lorsque vous n’avez pas de fiche de paie sous les yeux.
Pour rappel :
- Le salaire brut est le montant total de la rémunération avant toute déduction (impôt, cotisations sociales…). Il inclut le salaire de base, les primes, les heures supplémentaires, les avantages en nature, etc.
- Le salaire net est le salaire brut MOINS les cotisations sociales et l’impôt sur le revenu si ce dernier est directement prélevé via le prélèvement à la source.
Les cotisations financent l’assurance maladie, la retraite, le chômage… Le salaire net à payer est le salaire après impôt sur le revenu. C’est ce que vous percevez réellement sur votre compte en banque.
Le montant des déductions varie selon votre situation professionnelle. Par exemple, les auto-entrepreneurs doivent déclarer leur chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel à l’URSSAF. Leurs cotisations sont prélevées sur ce CA à un taux variable.
Les salariés, quant à eux, reçoivent directement leur salaire net sur leur compte bancaire. La différence entre le montant brut et le montant net dépend de leurs charges sociales.
Pour obtenir une estimation du montant brut en net, vous pouvez enlever environ 23 % du salaire brut estimé.
Par exemple, si vous avez pour projet de reconversion de devenir diététicien, cherchez le salaire moyen estimé. Pour cette profession, il est d’environ 2.500 euros brut par mois. Faites ensuite le calcul suivant :
- 2500 – 23 % = 1.925 euros.
On pourrait donc supposer que le salaire net d’un diététicien qui gagne 2.500 euros bruts par mois tourne autour de 1.925 euros.
Attention !
Cela reste une estimation. L’idéal est d’avoir de vrais chiffres, au cas par cas. Vous devez aussi connaître la totalité de vos déductions. Par exemple, bénéficiez-vous de la mutuelle d’entreprise ? De titres-restaurants ? Une partie est déduite de votre salaire.
Pour calculer son salaire en net, vous pouvez aussi utiliser les simulateurs. Ces derniers vous permettent de calculer le salaire brut/net rapidement et facilement.
2. Quel est le montant du salaire minimum en France ?
Le SMIC, le salaire interprofessionnel de croissance, est le montant légal minimum que doit percevoir chaque salarié. En France en 2025, le montant du SMIC est de :
- 11,88 euros brut, soit 9,40 euros net par heure (SMIC horaire) ;
- 801,80 euros brut, soit 1.426,30 euros net par mois ;
- 621,60 euros brut, soit 17.115,69 euros net par an.
Votre rémunération ne peut pas être inférieure à ces chiffres.
3. Quel est le salaire minimum pour toucher la prime d’activité ?
La prime d’activité est une aide sociale. Elle aide le pouvoir d’achat des travailleurs ayant de faibles ressources financières. Elle est donc accessible sous conditions de ressources.
Entrée en vigueur en 2016, la prime d’activité a remplacé le RSA activité et la prime pour l’emploi.
Le montant de la prime d’activité
Tout travailleur justifiant de faibles revenus peut toucher la prime d’activité. La condition : que son salaire ne dépasse pas le plafond en vigueur de 1.104,25 euros net par mois. Si vous touchez moins de cette somme, vous pouvez percevoir la prime d’activité.
Vous pouvez aussi la recevoir lorsque vous assumez seul ou seule un ou plusieurs enfants.
est le montant forfaitaire de la prime d’activité en France.
Comment toucher la prime d’activité ?
Pour toucher la prime d’activité, vérifiez d’abord que vous en avez droit. Ensuite, vous pouvez la demander :
- aux caisses d’allocations familiales (Caf) ;
- ou aux caisses de la Mutualité sociale agricole (MSA) si vous en relevez.
La prime vous est versée dès le premier jour du mois suivant votre demande. Elle vous est versée chaque mois.
Un petit plus pour les personnes en reconversion
La prime d’activité peut donner un coup de pouce financier à votre projet professionnel. Si, par exemple, vous envisagez une réorientation professionnelle vers la création d’entreprise, et touchez peu de rémunération au début de votre activité, cette prime peut servir de complément.
Il y a toujours des solutions pour commencer une nouvelle vie professionnelle. Ce qu’il faut : vous informer sur tous les dispositifs possibles pour assurer votre sécurité financière. Il est tout à fait possible de faire une reconversion sans perte de salaire.
4. Combien touche‑t‑on à la retraite par rapport au salaire ?
Voilà une autre question particulièrement demandée, surtout si l’on souhaite planifier son avenir.
Le montant de la retraite dépend de tellement de facteurs que le calcul se fait au cas par cas. Restons donc dans des estimations. Vous pouvez, par ailleurs, estimer le montant de votre retraite et votre âge de départ à la retraite à taux plein sur le site Info Retraite.
La retraite du salarié du secteur privé
Le calcul du montant de votre pension retraite est le suivant :
- Revenu annuel moyen x taux de pension (50 %) x (durée d’assurance à la retraite ou durée d’assurance pour obtenir une pension à taux plein).
Le revenu annuel moyen est la moyenne des salaires bruts sur lesquels vous avez cotisé. L’Assurance retraite prend les 25 années les plus avantageuses de votre carrière professionnelle. Tous les éléments de la rémunération (primes, heures supplémentaires…) sont pris en compte dans le calcul.
Pour atteindre votre retraite à taux plein, vous devez avoir validé un certain nombre de trimestres. La nouvelle réforme des retraites a par ailleurs repoussé l’âge de départ minimum. Vous devrez donc valider plus de trimestres pour obtenir votre pension à taux plein.
Le taux plein des salariés du secteur privé est de 50 % du salaire annuel moyen.
La retraite des fonctionnaires d’État
En tant que fonctionnaire titulaire, le calcul de la pension retraite diffère. Elle s’élève à taux plein à 75 % du traitement indiciaire brut perçu dans les 6 derniers mois d’activité professionnelle, hors primes (bien que certaines soient prises en compte).
Par exemple, si vous avez validé tous vos trimestres et si votre dernier traitement brut perçu depuis plus de 6 mois était de 3.500 euros, votre retraite s’élèvera à 2.625 euros brut (75 % de 3.500 euros). Seul le traitement indiciaire, sans les primes, est inclus dans le calcul.
De même, le taux de 75 % peut être plus élevé et passer, par exemple, à 80 % avec certaines bonifications (par exemple si vous avez des enfants).
La retraite des entrepreneurs
La retraite des entrepreneurs dépend de leur statut juridique (auto-entrepreneur, gérant de SARL, SAS…). Pour l’entrepreneur individuel (EI), le taux de pension dépend de la nature de son activité : commerciale ou artisanale, libérale, agricole.
Si vous êtes né après 1973, le calcul de la retraite suit celui des salariés :
- revenu annuel moyen x taux de retraite x (nombres de trimestres d’assurance validés / durée de référence).
Le taux le plus favorable est le taux plein de 50 %. Quant au revenu annuel moyen, il prend en compte la moyenne des 25 meilleures années de revenus cotisés, dans la limite du Pass. Ce plafond annuel de la Sécurité sociale s’élève à 47.100 euros en 2025 (il est révisé chaque année).
Cela veut dire que si la moyenne de votre revenu annuel moyen (RAM) est de 60.000 euros, seule la somme de 47.100 euros sera retenue pour le calcul de votre retraite de base. Selon votre statut, cela peut donc donner une pension de base à taux plein de 23.550 euros par an, soit 1.962,5 euros par mois (chiffres 2025 + si l’on prend un taux à 50 %).
Si vous avez une micro-entreprise, il existe des solutions complémentaires pour préparer votre retraite.
Bon à savoir
Concernant les demandeurs d’emploi, un trimestre est validé tous les 50 jours de chômage indemnisé dans la limite de 4 trimestres par an.
Vous pouvez vérifier toutes les informations relatives à votre parcours professionnel sur votre espace personnel sur le site de l’assurance retraite.
5. Quel salaire pour avoir droit au RSA ?
Vous pouvez bénéficier du revenu de solidarité active (RSA) sans avoir de revenus. Vous pouvez également le toucher en cas de faibles ressources. Le montant dépend de l’ensemble des ressources financières de votre foyer.
L’étude d’éligibilité au RSA prend en compte vos trois derniers mois de salaire :
- si vous vivez seul, votre salaire des trois derniers mois ne doit pas excéder 1.939,56 euros pour avoir droit au RSA ;
- pour un couple sans enfant, le plafond à ne pas dépasser est de 2.909,34 euros pour les salaires totaux des 3 derniers mois.
Les ressources prises en compte sont le salaire de votre conjoint, mais aussi le montant des autres aides sociales que vous percevez (chômage, pension alimentaire…).
6. Abandon de poste : combien de temps avant de ne plus percevoir de salaire ?
Un abandon de poste consiste en une absence prolongée injustifiée du salarié. Il quitte son poste de travail sans avoir l’accord de son employeur. Cela peut mener à une suspension du salaire.
Un abandon de poste peut survenir en cas de :
- volonté de quitter son emploi actuel pour un autre ;
- raisons personnelles (comme un burn-out) ;
- refus de l’employeur d’accorder une rupture conventionnelle.
Le salarié ayant abandonné son poste prend le risque d’une présomption de démission.
En cas d’abandon de poste, votre salaire peut être suspendu au-delà du 15ème jour calendaire. L’employeur doit vous informer des conséquences si vous ne reprenez pas le travail. Au-delà du délai précisé par l’employeur (qui ne peut pas être inférieur à 15 jours), le salarié est considéré comme étant démissionnaire.
7. Comment négocier son salaire ?
Savoir négocier son salaire fait partie des compétences professionnelles utiles. Si vous êtes à la recherche d’un emploi, voici les étapes pour réussir cette négociation de salaire.
1. Faire des recherches
Recherchez la fourchette salariale du marché par rapport au job dans lequel vous postulez et le type de poste que vous visez. Vous pouvez aussi vous aider du salaire moyen français pour avoir une vision plus globale des salaires en France et selon les régions.
En amont de votre projet de changement de métier, informez-vous un maximum sur le salaire du métier dans lequel vous souhaitez vous reconvertir professionnellement. C’est très important pour éviter les désillusions ! Informez-vous.
Renseignez-vous aussi sur l’entreprise, sur sa santé financière, sa culture salariale, ses avantages sociaux (télétravail, formation, évolution professionnelle, voiture de fonction…). Certains avantages peuvent constituer de bons arguments de négociation.
2. Évaluer vos besoins
Évaluez vos besoins financiers (combien d’argent avez-vous besoin de gagner par mois pour vivre ?) et votre valeur. Concernant vos besoins, vous pouvez calculer le montant de vos dépenses mensuelles pour vivre correctement (loyer, charges, enfants, vacances…).
Pour estimer votre « valeur » sur le marché du travail, vous pouvez réaliser un bilan de compétences. Il vous permet d’avoir une meilleure vision de ce que vous pouvez apporter à l’entreprise, d’identifier vos atouts et vos compétences rares.
Regardez aussi quelles sont les compétences les plus cherchées par les employeurs et tenez compte de votre expérience professionnelle ! Vous pouvez aussi mettre en avant vos formations qualifiantes et vos diplômes.
3. Définir votre fourchette salariale
Posez-vous les bonnes questions :
- quel est le minimum acceptable (le point de rupture) ? Gardez en tête qu’accepter un salaire trop bas peut nuire à votre motivation sur le long terme et vous pousser à changer de job (mais cela peut être une solution à court terme) ;
- quel serait votre salaire idéal et est-il réaliste ?
Lors de l’entretien d’embauche, présentez toujours le plus haut de votre fourchette en laissant une marge de manœuvre à la négociation. Par exemple, si vous visez 40.000 euros annuels, demandez 42 ou 45.000 euros et voyez comment les recruteurs réagissent.
4. Croyez‑y
Pour convaincre, il faut donner l’impression d’être convaincu soi-même. Même si à l’intérieur vous doutez, essayez de rester confiant et positif. Entraînez-vous en amont de l’entretien de recrutement. Parlez de vos réalisations passées, de vos résultats, des atouts que vous avez développés et qui peuvent être utiles à l’entreprise. N’oubliez pas de sourire, de mettre en avant vos aptitudes professionnelles et votre connaissance du marché.
Un conseil en plus : n’oubliez pas que l’entreprise achète vos compétences. Vous pouvez aussi négocier un package global : primes (13ème mois, objectifs…), avantages en nature (voiture de fonction, téléphone…), avantages sociaux (prévoyance…), temps de travail, etc.
Vous pouvez tout négocier, alors osez 😉