- Micro-entrepreneur
Comment devenir micro‑entrepreneur ?

Vous avez décidé de devenir freelance et vous voudriez opter pour le statut micro-entrepreneur ? C’est un bon moyen, très simple, tant pour créer son activité professionnelle que pour la gérer.
Mais comment fait-on concrètement pour se lancer ?
Les démarches pour devenir micro‑entrepreneur
Pour devenir indépendant, nul besoin de se lancer dans une aventure administrative faramineuse. Le statut de micro-entreprise, ou auto-entreprise, vous permet d’ouvrir une entreprise individuelle (EI) facilement et rapidement. Il suffit de réaliser les différentes étapes que voici.
Si vous hésitez, vous pouvez vous faire aider : devenir micro entrepreneur : qui peut vous aider ?
Etape 1 : choisir le nom de l’entreprise
En tant qu’entrepreneur individuel, c’est votre nom propre qui sert de dénomination sociale (aussi appelée raison sociale). Autrement dit, le nom de la micro-entreprise correspond à votre nom et prénom précédé de la mention « entrepreneur individuel » ou EI.
En plus de la dénomination sociale, le site du gouvernement entreprendre service public recommande de vous choisir un nom commercial ou professionnel. Ce sera le nom que vos clients et vos prospects connaîtront.
Etape 2 : domicilier le siège social
Comme pour toute création d’entreprise, vous devez localiser votre micro-entreprise. Le micro-entrepreneur peut domicilier son entreprise chez lui ou dans un local dédié comme un cabinet, une colocation d’entreprise ou une pépinière. Ce sera à cette adresse que vous recevrez tous les documents concernant votre activité indépendante.
Vous devez renseigner l’adresse au moment de l’immatriculation sur le site du guichet de formalités des entreprises. Sans domiciliation, vous ne pourrez pas devenir micro-entrepreneur et ouvrir votre structure.
Etape 3 : immatriculer son entreprise
Immatriculer une entreprise permet de déclarer son existence à l’administration. C’est une étape obligatoire et gratuite qui s’effectue sur le site du guichet des formalités des entreprises. Vous pouvez faire la démarche en ligne en quelques clics et télécharger les pièces justificatives (pièce d’identité, justificatif de domicile…).
Le guichet unique remplace les centres de formalités des entreprises (CFE) qui ont été supprimés. Il concerne TOUTES les entreprises, quelle que soit sa forme juridique (EI, SASU…) et l’activité exercée.
Lorsque votre entreprise est immatriculée, vous recevrez environ une quinzaine de jours plus tard :
- un numéro SIRET que vous devrez indiquer sur vos factures ;
- une notification concernant le régime d’imposition auquel vous serez soumis en matière de bénéfices (BIC ou BNC – régime micro-entreprise) et de TVA (franchise en base) ;
- les coordonnées des interlocuteurs fiscaux que vous devrez contacter afin de déclarer et de payer notamment l’impôt sur les bénéfices et la cotisation foncière des entreprises ;
- les coordonnées d’un correspondant dédié « entreprise nouvelle » pour obtenir des informations sur les exonérations et allégements fiscaux.
L’immatriculation vous permettra d’obtenir un KBIS micro-entrepreneur qui prouve la personnalité juridique de votre entreprise. Si vous n’avez pas de KBIS, vous pouvez fournir le numéro d’identification (numéro SIREN) ou le justificatif d’immatriculation au RNERNE (registre national des entreprises) téléchargeable sur l’Insee.
BIC, BNC : quelles différences ?
Connaître la différence entre la catégorie BIC ou BNC facilitera votre déclaration de revenus ainsi que la déclaration du chiffre d’affaires à l’URSAFF. Vos cotisations sociales ne sont pas les mêmes selon votre activité d’auto-entrepreneur.
Le choix entre les régimes BNC ou BIC ne dépend pas de vous, mais de la nature de votre activité. Ils sont soumis à un régime fiscal différent avec un taux d’imposition et des règles de calculs spécifiques. En termes de comptabilité, les régimes BNC sont souvent plus simples en raison d’une dépense moindre.
BIC pour bénéfices industriels et commerciaux
Ce régime concerne toutes les activités commerciales, industrielles et artisanales. Elle convient aux commerçants, aux artisans, aux entreprises de fabrication, etc.
BNC pour bénéfices non commerciaux
Ce régime s’applique aux professions libérales, aux activités intellectuelles ainsi qu’aux activités non commerciales. Elle correspond aux médecins, avocats, consultants, artistes, mais aussi à la prestation de service.
Devenir auto‑entrepreneur : la question du patrimoine
Les travailleurs indépendants sous le régime de l’auto-entrepreneur bénéficient d’un patrimoine personnel en principe protégé. Seul le patrimoine professionnel, c’est-à-dire l’argent affecté à la micro-entreprise, pourra être par les créanciers saisi en cas de difficultés.
La séparation entre patrimoine personnel et professionnelle est automatique à compter de la date d’immatriculation de l’activité dans un registre (RNE, RCS…), soit à la date déclarée du début d’activité lorsqu’elle est antérieure à la date d’immatriculation, soit lors de la première utilisation de la dénomination.
Ce patrimoine inclut :
- le fonds de commerce (fonds artisanal, fonds agricole) ;
- les biens meubles (marchandises, matériel…) ;
- les biens immeubles (y compris la partie de la résidence principale si elle est utilisée pour un usage professionnel) ;
- les biens incorporels (données relatives aux clients, licences, brevets, droits de propriété intellectuelle…) ;
- le fonds de caisse.
Aujourd’hui (2025), vous n’êtes plus obligé d’effectuer une déclaration d’insaisissabilité de votre résidence principale auprès d’un notaire. Elle est automatiquement séparée de votre patrimoine professionnel.
Que faire une fois sa micro‑entreprise ouverte ?
À présent, vous êtes devenu un micro ou une micro-entrepreneuse. Selon l’option choisie, vous devrez déclarer votre chiffre d’affaires chaque mois ou chaque trimestre à l’Urssaf.
Cette déclaration, obligatoire, sert de base au calcul pour vos charges sociales. Une astuce est de créer un compte bancaire dédié à la gestion des finances de votre entreprise pour ne pas vous embrouiller avec vos dépenses personnelles et mieux gérer la trésorerie.
Vous devrez également établir des factures selon les mentions légales obligatoires et déclarer annuellement vos revenus, même si vous avez souscrit au versement libératoire.
Développer son activité
C’est le moment de vous lancer dans le freelancing et l’entrepreneuriat, de trouver de nouveaux clients et de faire vivre cette activité qui vous tient à cœur.
L’ouverture d’un compte bancaire professionnel n’est pas obligatoire, sauf si votre chiffre d’affaires dépasse 10.000 euros pendant deux années de suite. Plusieurs banques proposent des services adaptés aux micro-entrepreneurs (Shine, Revolut, Hello Bank, Banque Populaire, Banque Postale…).
Faire une demande d’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (ACRE)
L’ACRE est une exonération temporaire de 50 % des cotisations sociales en début d’activité. Elle vous permet de démarrer votre activité plus sereinement jusqu’à la fin du troisième trimestre civil suivant la date d’immatriculation de l’entreprise.
Pour obtenir l’ACRE, vous devez remplir le formulaire de demande d’Acre et le transmettre à l’Urssaf depuis l’espace de messagerie accompagne d’un justificatif de création d’activité et de pièces justificatives.
A noter que l’Acre est accessible sous certaines conditions seulement (si vous êtes demandeur d’emploi, allocataire du RSA, jeune de 18 à 25 ans…).
Protéger son activité
Selon votre métier, vous ne serez pas obligé de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Elle est néanmoins conseillée pour protéger votre matériel ou indemniser votre client si vous commettez une erreur qui dégrade son matériel par exemple.
En tant qu’indépendant, vous ne bénéficiez pas d’une mutuelle d’entreprise. Vous devez donc souscrire une complémentaire santé. Plusieurs organismes proposent, là aussi, des complémentaires adaptées aux auto-entrepreneurs.
Être accompagné dans l’entrepreneuriat
Vous n’êtes pas seul dans cette aventure ! Si vous avez besoin d’aide ou de conseils, vous pouvez toujours contacter l’Urssaf (surtout pour les questions administratives), mais aussi :
- les chambres de commerce et de l’industrie (CCI) ;
- les chambres des métiers et de l’artisanat (CMA) ;
- Initiative France lorsque vous avez un projet d’entreprise ;
- France Active ;
- les couveuses et les pépinières d’entreprises ;
- les experts-comptables pour la comptabilité ;
- Bpifrance ;
- le service public.