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Travail : comment tirer le meilleur parti du numérique ?

Les nouvelles technologies transforment les métiers et ont un impact sur leur contenu, mais aussi sur la façon dont le travail est vécu par le salarié.
Nouveaux modes de communication, d’organisation et de collaboration, éclatement du temps et du lieu de l’entreprise, nouvelles pratiques… Le Conseil d’orientation pour l’emploi vient de publier le 3e tome de son rapport Automatisation, numérisation et emploi portant plus spécifiquement sur l’impact de cette révolution technologique sur les personnes au travail.
Le numérique renforce l’isolement des non-utilisateurs
Le COE a déjà annoncé que 10 % des emplois actuels sont menacés par l’automatisation et que 50 % devraient voir leur contenu transformé de manière significative d’ici 15 ans. Il ne s’agit donc pas d’une fin du travail mais plutôt d’une « transformation massive, profonde et rapide du contenu des emplois », au profit de l’emploi qualifié, voire très qualifié. La France est actuellement en pénurie de compétences « tech » avec une prévision de 80 000 emplois vacants en 2020. Aussi est-il judicieux de se former aux compétences (pas seulement numériques) de demain.
Ce 3e tome va plus loin dans l’analyse des grandes tendances actuelles en lien direct ou indirect avec les avancées technologiques et porte un diagnostic sur l’impact humain de cette révolution.
- Eclatement des configurations spatio-temporelles traditionnelles du travail
- Intensification de la collaboration, en interne comme en externe
- Des contrôles plus nombreux et plus indirects
- Une baisse des contraintes physiques et un surcroît de contraintes psychiques
Lire aussi >> Comment concilier vie professionnelle et vie personnelle ?
Le numérique rend le travail intéressant, complexe et intensif
Les travaux du COE montrent ainsi que l’usage du numérique conduit au renforcement de l’isolement des personnes qui ne l’utilisent pas. A contrario, plus on utilise le numérique, plus on a de chance de trouver son travail intéressant, complexe et intensif. Jusqu’à un certain point cependant, car au-delà de 80 % de son temps de travail, la contribution du numérique (ordinateurs, téléphones, courriels, Internet, Intranet…) devient négative pour l’intérêt et l’intensité au travail. Globalement, les salariés la jugent optimale lorsqu’elle se situe entre 60 et 80 % de son temps de travail.
Les effets contradictoires des innovations technologiques
Si la révolution en cours est source d’opportunités, qu’elle améliore la performance et les capacités d’innovation pour les entreprises, elle présente également certains risques, parfois contradictoires. Par exemple, les politiques de bien-être ou de bonheur au travail (dont on parle beaucoup aujourd’hui) favorisent la créativité, captent la main d’œuvre et attirent de nouveaux talent, mais elles gaspillent également des ressources et génèrent de la frustration chez les salariés en cas de décalage entre discours et réalité. Idem pour l’organisation horizontale (prônée actuellement par les managers Millenials) : réactivité et prise de décision plus rapide ou bien déstabilisation des managers et perte d’efficacité ?
En bref
Le Conseil d’orientation pour l’emploi met en évidence les effets à la fois positifs et négatifs de cette révolution technologique qui peut enrichir le travail, le rendre plus intéressant, mais aussi parfois l’appauvrir et le vider de son sens ; encourager l’autonomie mais aussi les contrôles ; intensifier la collaboration ou bien l’isolement.
En conclusion, le COE estime que c’est le dialogue social qui permet de tirer le meilleur parti de la révolution technologique en cours. S’accorder sur la gestion des emplois et des compétences, partager une stratégie globale, mieux identifier les métiers et les compétences de demain. Mais aussi repenser le management, améliorer la qualité de vie au travail et s’assurer d’une bonne complémentarité… homme/machine.
Par Natacha Le Jort
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