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6 cadres sur 10 pensent à démissionner

Si les cadres se sentent plutôt épanouis dans leur vie quotidienne, la plupart (62 %) envisage tout de même de démissionner, selon une étude réalisée par l’Ifop pour Cadremploi. Parmi eux, 16 % pensent souvent à démissionner de leur poste actuel et 46 % y pensent de temps en temps. L'envie de démissionner grimpe à 74 % chez les 18-34 ans !
Le travail, facteur d’épanouissement ?
Les cadres se disent plus épanouis dans leur vie personnelle (familiale, amicale) que dans leur vie professionnelle. Ils attribuent la note de 7,6 sur 10 en moyenne pour évaluer leur niveau d’épanouissement dans la sphère perso et 6,3 sur 10 pour la sphère pro. Pour une grande majorité (92 %) des cadres interrogés, le travail reste important dans leur épanouissement global au quotidien.
Or pour 41 % des cadres, les perspectives professionnelles au sein de leur entreprise ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Idem pour la rémunération (33 %) et l’ambiance entre les services (31 % de non-satisfaits).
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Les éléments déclencheurs d’une démission
La question a été posée à un échantillon de 1001 cadres et dirigeants d’entreprises représentatif de la population française des cadres actifs en poste. Parmi les éléments que les cadres rechercheraient prioritairement s’ils démissionnaient de leur poste, arrivent en premier :
- Une meilleure rémunération (55 %)
- Un épanouissement professionnel accru (50 %)
- Un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle (37 %)
- Un changement de carrière (35 %)
- Un déménagement dans une autre région (22 %)
- De meilleures relations avec leur management (17 %)
- Une meilleure ambiance d’équipe (16 %)
Ce sont donc la rémunération et l’épanouissement professionnel qui inciteraient avant tout les cadres à démissionner.
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En bref
« Les cadres – qui sont plus de 3 millions en France dans le secteur privé – évoluent sur un marché de plein emploi où les entreprises ont des difficultés à les recruter et à les fidéliser. Les cadres ont donc la chance de pouvoir envisager de quitter leur entreprise pour tenter d’être plus heureux ailleurs si cette dernière ne répond pas à leurs attentes. Mais pour les cadres ayant envie de passer à l’acte, la démission reste toujours un risque et associée à un sentiment d’échec. Pourtant, pour ceux qui ont osé franchir le cap, les impacts de la démission sont très positifs notamment sur leur vie privée. » Julien Breuilh, Directeur des études de Cadremploi
Plus d’un cadre sur trois envisage même de se reconvertir
En effet, 34 % des cadres ont le projet de démissionner de leur poste pour poursuivre un projet personnel ou un changement de carrière. Parmi eux, 41 % s’estiment prêts à réaliser ce projet ou ce changement de carrière dans les deux à cinq ans qui viennent, 25 % dans l’année qui vient et 23 % dans les prochains mois.
52 %
des cadres envisagent de quitter leur boîte plutôt que d’y évoluer.
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Qu’est-ce qui empêche les cadres de démissionner ?
Concernant les principaux freins à une démission de leur poste actuel, les cadres citent en premier l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle dont ils bénéficient dans leur poste (39 %), devant les contraintes logistiques et/ou financières de la vie (34 %) et le fait de ne pas disposer d’une offre pour un autre poste (32 %).
Associée à un sentiment d’échec, la démission est davantage perçue comme un risque que comme une opportunité et les cadres craignent de bouleverser leur quotidien.
Ouvrir les droits de l’assurance chômage aux démissionnaires en reconversion (mesure de la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » qui s’appliquera en 2019) correspond assez bien aux attentes des cadres même s’ils préfèreraient que cela ne soit pas conditionné à un projet professionnel ultérieur. Une loi plus libre donc, avec moins d’obligations, mais pas totalement. Curieusement, seulement 17 % des cadres ont choisi l’option de l’assurance chômage pour les salariés démissionnaires sans conditions d’ancienneté ni de projet.
Enfin, si la démission est souvent source de soulagement et d’excitation, doutes et anxiété peuvent prendre le pas. Ces derniers chiffres pourraient motiver les récalcitrants : les cadres qui ont déjà démissionné notent un impact positif sur leur niveau de bien-être général, leur vie personnelle, leur rémunération, le développement de leur carrière, l’épanouissement dans leur travail à moyen et long terme ainsi que sur leurs perspectives de carrière.
Par Natacha Le Jort