De consultante à professeure des écoles en éducation prioritaire

Attirée par l’humain dès le plus jeune âge

Tiphaine est une exploratrice du lien. Son désir de « prendre soin » s’est manifesté dans ses études de droit par une spécialisation en droit de la santé et bioéthique. S’en sont suivis des stages en hôpital et laboratoire pendant lesquels elle a exploré la responsabilité médicale et le droit des patients. A son entrée sur le marché du travail, elle choisit un cabinet de conseil dans la santé qui lui permet de continuer à explorer différents métiers et types d’entreprises. Elle y reste 4 ans au cours desquels elle identifie qu’il lui manque quelque chose : du lien.

Le moment de bascule

Elle entame un processus de questionnement avec une coach et rencontre des dizaines d’acteurs des secteurs médico-social et social. Elle a envie de travailler au plus proche des besoins d’un quartier, auprès des femmes et des enfants. A ce moment, elle ne pense pas du tout au métier d’enseignant. Le déclic lui vient quand elle entend parler de l’association Le Choix de l’école qui accompagne les reconversions vers l’enseignement en éducation prioritaire. Elle réalise que le métier de maîtresse répond à toutes ses aspirations : mener des projets, transmettre, accompagner, être en lien et tout cela avec des enfants. L’accompagnement pendant deux ans du Choix de l’école la rassure énormément et lui permet d’aborder sereinement sa première rentrée.

Elle se souvient qu’en primaire, elle voulait devenir maitresse mais qu’elle avait enfoui ce rêve car le métier n’était pas assez valorisé. Elle a dû accueillir cette envie de devenir enseignante et l’assumer.  Les retours de son entourage sont très positifs, exprimant leur admiration pour un métier d’engagement. Exprimant aussi parfois leurs inquiétudes quant à la rémunération et au rythme soutenu.

« On a tous eu un ou une prof qui nous a marqués »

Tiphaine se sent aujourd’hui à sa place. « Je me nourris de ce métier. Ma créativité est sollicitée en permanence pour transmettre un savoir avec enthousiasme, pour créer un cadre et une ambiance de classe agréable, pour que chaque élève soit acteur de son apprentissage et pour que chaque jour soit unique. ».

Ses élèves la surprennent tous les jours. Il n’y a pas une journée où elle ne rit pas. Être maîtresse c’est leur transmettre des codes de l’école et de la société, c’est être éducatrice, c’est aussi être lanceuse d’alerte. Il y a des moments difficiles bien sûr, comme de voir des enfants obligés de passer par la violence pour exprimer leurs émotions. A ses débuts, la charge émotionnelle était forte. Il a fallu qu’elle apprenne à gérer ses émotions et celles des élèves.

« C’est un métier très fatigant. Je me sens comme une sportive moyennement entraînée. Je dois être en forme pour assurer chaque journée de classe ». A ses 24 h de cours avec les élèves, Tiphaine estime à 25 h son travail de préparation, consciente que les premières années sont les plus chargées.

Ce qui l’a le plus surprise quand elle a commencé c’est à quel point les enfants remarquent et questionnent tout. Elle a dû développer sa réactivité et de l’agilité pour accueillir et répondre aux questions des élèves les improbables.

Son conseil pour encourager les personnes qui désirent faire une reconversion

Oser ! « Enseigner est une aventure extraordinaire. C’est une expérience transformante pour ses élèves et pour soi. »

Pour en savoir plus sur l’accompagnement du Choix de l’école : https://www.lechoixdelecole.org/