- Changer d'emploi
- Créer son entreprise
- Devenir indépendant
- Faire le point
- S'informer
De contrôleur de gestion à dirigeant d'une maison d’hôte

A presque 40 ans, Benoit R. fait le point sur sa situation professionnelle et décide quitter la région parisienne avec son épouse pour aller reprendre une maison d’hôte en province. Focus sur son parcours.
Une reconversion professionnelle à l’approche de la quarantaine
Après une quinzaine d'années en milieu professionnel, notamment en tant que contrôleur de gestion, Benoit R. s’est rendu compte qu’il créait les mêmes schémas en entreprise. Certaines valeurs auxquelles il était attaché ne correspondaient pas à celles du monde du privé.
« De plus, la quarantaine approchant, la pression financière familiale me pesait et j'avais la certitude que je connaîtrai le chômage et je ne pourrai assurer mon rôle. »
Sa réflexion s'est aussi développée suite aux décès de son père et de son beau-père. Pourquoi donner son énergie, son temps pour ne pas avoir la reconnaissance sincère et continue de son travail ? Pourquoi se battre dans ce monde du travail avec des relations fausses ? « J'ai fait part à ma femme de vouloir travailler pour moi. Le projet n'était pas déterminé. La seule obligation était de partir de la région parisienne car le remboursement du crédit était trop élevé. Ma femme a choisi le département et nous avons ensuite cherché un projet qui pouvait nous convenir. »
Le déclic vers un nouveau projet professionnel : un village de gîtes
« Certains métiers ont été bannis tel que pizzeria, crêperie... Mon obligation était de trouver un projet qui puisse donner une visibilité pour notre famille et de pouvoir aussi leur en donner. Diriger une entreprise était un souhait quand j'étais salarié. C'était le seul poste qui m’intéressait. J'avais trouvé des gîtes à reprendre via un site internet. Les projets immobiliers m'ont toujours intéressé. On s'est renseigné, on a cherché des informations dans notre entourage, et nous avons fait ce projet. »
Reprendre un village de gîtes ne demande pas de compétence particulière. Il faut aimer le contact, et s'investir dans son travail. C’était un projet qui permettait de démarrer avec une bonne visibilité de son futur.
Suite à l'annonce trouvée sur Internet, après plusieurs discussions téléphoniques et la transmission d'informations financières, Benoit R. est allé avec sa femme visiter le village de gîtes.
« De par nos professions d'origines, nous avons bâti notre business plan. Nous avons fait nos choix juridiques et fiscaux en travaillant avec nos relations (directeur financier, avocat) mais aussi le notaire de famille et le cabinet comptable de la vendeuse. »
Trouver des financements pour son projet immobilier
Un village de gîtes est à la base un projet immobilier demandant des ressources importantes. Benoit R. a vendu sa maison pour financer partiellement l'achat et demander un prêt à la banque. Les démarches avec la banque ont été longues et âprement discutées. Le choix de leur date d'entrée a été très important pour obtenir une trésorerie rapidement avec leur activité.
« Concernant nos proches, nous avons été compris et soutenus. Le plus difficile a été pour nos mères respectives. Cependant lorsque l'on fait un projet de cette ampleur, nous obligeant à tout quitter, ma femme et moi avons toujours dit que c'était un projet d’égoïste. On ne peut pas écouter nos proches. En tout cas, nous espérons avoir donné un cadre et un mode de vie plaisant à nos enfants. »
Benoit R. n’a aucun regret. Il assume tout ce qui a été fait : « Cependant, avec le temps écoulé, je pense que j'aurais dû être un peu plus prudent sur le prix d'achat. La crise n'avait pas été prévue dans notre scénario. Il est aussi dommageable que les règles fiscales ont été modifiées. Nous aurions pris d'autres options avec les changements opérés. Mais bon, c'est une belle aventure dont nous sommes fiers avec mon épouse. Mes enfants aussi. »
Sur le même sujet :
Lancer une étude de marché
Les aides à la création d'entreprise
Tous les témoignages sur la reconversion professionnelle