- Reconversion professionnelle
TEST : Quel type de reconverti êtes‑vous ?

Quel type de reconverti êtes-vous ? Déçu, fourvoyé, butineur ou passionné ?
Faire un test pour savoir quel profil de reconverti vous êtes
Chloé Schemoul, auteure du Manuel de l’Affranchi : les étapes à suivre pour une réorientation professionnelle réussie, étudie et accompagne celles et ceux qui veulent changer de vie professionnelle.
Sa conclusion est sans appel : les gens ne se réorientent pas tous pour les mêmes raisons. Ils n’ont donc pas les mêmes défis à relever pour choisir et réussir leur nouvelle vie professionnelle.
Il y a plus précisément quatre profils types de reconvertis : le Déçu le Fourvoyé, le Passionné et le Butineur.
Chloé Schemoul a créé un test rapide en 10 questions pour vous aider à déterminer quel type de reconverti vous seriez après la mise en place d’un projet de reconversion professionnelle.
Vous avez un nouveau professionnel en tête ?
La clé pour changer de travail et s’épanouir dans sa nouvelle activité professionnel est de s’organiser.
Prenez le temps de faire le point sur votre situation professionnelle, votre parcours professionnel, vos aspirations et motivations, puis de vous informer sur les possibilité d’orientation professionnelle. Se former à un nouveau métier peut également être nécessaire pour réorienter sa carrière.
Toute évolution professionnelle demande de la réflexion. Vous connaître, connaître vos envies et les leviers pour acter un changement de vie pro vous aidera à vivre une réorientation professionnelle plus sereine.
Maintenant que c’est dit, passons au test !
Le test
Notez et comptez les lettres correspondant à vos réponses — désolée ce n’est pas un test 2.0., mais il est efficace quand même 🙂 !
Attention, vous n’avez le droit qu’à une réponse par question, celle qui vous parle le plus !
1. Dans quel état d’esprit étiez‑vous quand vous avez choisi vos études ?
- J’étais plutôt sûr de mon choix, je me suis dit que ça allait me plaire. (A)
- J’étais peu convaincu, j’ai plutôt suivi les conseils qu’on me donnait. (B)
- J’étais plutôt sûr de mon choix, je me suis dit que ce serait un bon filet de sécurité pour la suite. (C + D)
2. Quelle est la petite voix que vous entendez‑vous le plus souvent quand vous êtes au travail ?
- Je rêve, ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. (A)
- Comment j’en suis arrivé là moi déjà ? (B)
- Bon, d’accord, mais ce serait quand même le pied que mon hobbie du dimanche devienne mon quotidien professionnel. (C)
- Bon, je m’ennuie. (D)
3. Pensez‑vous que le marché du travail actuel est globalement adapté pour épanouir les gens ?
- Non, je ne pense pas. (A + D)
- Oui, plutôt. (B + C)
- Je ne saurais pas trop me prononcer. (B + C)
4. Que pensez‑vous des gens qui se réorientent en général ?
- Encore un qui est a fait ses choix Parcours Sup [anciennement Admission Post Bac] un peu trop vite ! (B)
- Encore un que le marché du travail n’a pas su satisfaire. (A)
- Quel courage ! (C + D)
5. Si vous pouviez appuyer sur un bouton pour changer de métier là maintenant tout de suite et sans difficulté, sauriez‑vous quel métier choisir ?
- Pas trop, non. (A)
- Hmm, j’ai plusieurs idées. (D + B)
- Ah oui, sans hésitation, j’ai un métier bien précis en tête. (C)
6. Parmi les vies de ces personnages de séries, laquelle vous fait le plus rêver ?
- Celle de Homer Simpson, qui mange des donuts sans trop faire d’effort pendant sa longue carrière en centrale nucléaire. (A + B)
- Celle de Phoebe Halliwell dans Charmed, journaliste reconnue la journée, et magicienne qui sauve des vies aux côtés de ses sœurs le soir. (C + B)
- Celle de Jarod dans le Caméléon, qui échappe à ses détracteurs en changeant radicalement d’identité et de métier tous les mois. (D)
7. Quelle est votre priorité dans votre rapport au travail ?
- Être en sécurité financière sans trop souffrir pour ça. (A)
- Prendre plaisir au travail. (B + D)
- Contribuer à une mission qui vous dépasse, en accord avec vos valeurs. (C)
- Vous réaliser personnellement, c’est-à-dire utiliser et développer vos spécificités et qualités. (C + D)
8. Si votre travail était une relation amoureuse, qu’auriez‑vous envie de dire aujourd’hui ?
- « Tu t’es trop moqué de moi, c’est fini bébé ». (A)
- « Je crois que nous n’étions pas fait pour ensemble, même si je n’ai rien à te reprocher, désolé.e. » (B)
- « Il faut que je me recentre sur moi et mes rêves, sinon je ne serais jamais heureux, désolé.e ». (C)
- « J’ai envie de vivre de nouvelles aventures, désolé.e ». (D)
9. Pensez‑vous que votre envie de vous reconvertir professionnellement est liée à vos expériences professionnelles passées ?
- Oui, mais ce n’est pas de leur faute, ça m’a simplement permis de réaliser que je n’étais pas fait pour ça. (B)
- Oui, si ça ne s’était pas aussi mal passé, je n’aurais pas eu envie de changer de voie, ou pas aussi rapidement. (A)
- Non, j’aurais aspiré à autre chose de toutes façons. (C + D)
10. L’idée de changer de métier, ça vous fait quoi ?
- C’est nécessaire, malheureusement. (A)
- C’est nécessaire, et j’espère que ce sera possible. (B + C)
- Ça me plaît bien, j’aimerais bien le faire plusieurs fois ! (D)
- Ça me fait trop peur / je n’en ai pas envie, je ne le ferai pas. (Aucun)
Le résultat
Les questions que vous vous posez et les envies que vous avez vous assimilent à un ou plusieurs profils de réorientés.
Comptez vos points pour savoir à quel(s) profil(s) vous ressemblez le plus.
- Si vous avez obtenu une majorité de A, vous correspondez au… Déçu.
- Si vous avez obtenu une majorité de B, vous correspondez au… Fourvoyé.
- Si vous avez obtenu une majorité de C, vous correspondez au… Passionné.
- Si vous avez obtenu une majorité de D, vous correspondez au… Butineur.
Vous avez obtenu une majorité de A, vous êtes… le Déçu
Le Déçu ne se serait pas réorienté s’il n’avait pas vécu une déception lors d’une expérience professionnelle ou même pendant ses études.
Un élément déclencheur imprévu
Au moment de choisir leurs études, ou leur dernière expérience professionnelle, les Déçus pensaient avoir trouvé une voie professionnelle dans laquelle ils allaient pouvoir s’épanouir. Ils étaient convaincus qu’ils s’y plairaient durablement, mais en fait non.
En général c’est dès leurs premières expériences professionnelles qu’ils subissent une déception, voire un choc.
Certains sont déçus par le marché du travail et secteur économique tout entier dans lequel ils s’inscrivent. À mesure qu’ils en apprennent plus sur le fonctionnement ou sur les jeux de pouvoir qui y ont cours, ils réalisent qu’ils ne veulent finalement pas y contribuer.
D’autres sont plus spécifiquement déçus par leur environnement de travail. Le plus souvent, c’est la mauvaise qualité des rapports humains qui est pointée du doigt. Attention également aux conditions de travail. La surcharge, le surmenage, voire le burn-out peuvent attiser la déception.
Enfin, certains regrettent plutôt la façon d’exercer un métier. La sur-spécialisation qui est demandée, l’excès de technique, les projets avortés ou encore l’omniprésence de l’ordinateur peuvent, par exemple, être à l’origine de la désillusion.
Bien sûr, en plus de la déception, il y a aussi des éléments plus positifs, comme le désir de changer de métier ou de secteur d’activité qui entrent en jeu. Cependant, la déception est telle que l’envie de changer de voie se manifeste plus tôt que prévu. Il est temps d’amorcer un changement de carrière !
Brutalité et séquelles
La décision de rupture et de réorientation est généralement assez rapide une fois que le Déçu réalise qu’il a idéalisé sa situation actuelle. Elle est aussi souvent accompagnée de colère ou de culpabilité.
Le Déçu peut alors rêver d’une nouvelle activité radicalement opposée à son quotidien et entamer une reconversion — un peu comme certains cherchent à rencontrer quelqu’un de radicalement opposé à leur ex après une rupture amoureuse.
Le défi principal du Déçu
Justement, c’est cette radicalité qui peut survenir juste après la déception qu’il faut tempérer.
Il est important de sortir de l’état de colère et de culpabilité, de bien cerner les éléments qui ont déçu, de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, et ainsi de s’assurer qu’on choisit sa nouvelle voie professionnelle pour de bonnes raisons. Apprendre à faire le bon choix de reconversion est important pour éviter les revirements de parcours inattendus.
Vous avez obtenu une majorité de B, vous êtes… Le Fourvoyé
Le Fourvoyé regrette surtout de ne pas avoir un peu plus réfléchi au moment de rentrer ses choix sur Parcours Sup [ou Admission Post Bac pour les plus anciens] ou lorsqu’il a postulé et obtenu son premier emploi.
La simple erreur de parcours
Contrairement au Déçu, le Fourvoyé n’a pas grand-chose à reprocher à ses expériences professionnelles. Il considère surtout qu’il y a un manque de congruence entre sa personnalité et la voie dans laquelle il se trouve.
D’ailleurs, il s’est retrouvé là un peu par hasard, où en suivant des conseils sans trop y réfléchir. En ce sens, le Fourvoyé est moins dans le ressentiment que le Déçu, parce qu’il avait placé moins d’espoir dans sa vie professionnelle jusqu’ici.
Il peut en revanche ressentir de la culpabilité en repensant à ses choix professionnels.
En tout cas, à partir du moment où il commence à réaliser qu’il est en décalage avec son environnement professionnel, il aimerait bien en changer de job et trouver une activité dans laquelle il se sentirait plus à sa place. Mieux comprendre ce qui ne lui plaît pas dans son quotidien lui donne généralement des premières pistes pour imaginer ce qui lui plairait, mais l’exploration reste souvent nécessaire.
Heureusement pour le Fourvoyé, il n’y a pas de bon moment pour changer de boulot. Il peut suivre une formation et orienter sa vie quand il le souhaite et à tout moment de sa carrière professionnelle. Pas de regrets, pas de fatalité !
Ni Déçu, ni Passionné, ni Butineur
Le Fourvoyé a certes la chance de ne pas avoir à gérer les émotions négatives qui peuvent brouiller la pensée du Déçu, mais il ne ressent pas non plus l’évidence du Passionné pour un métier en particulier, ni l’envie de multiplier les expériences du Butineur.
Dans ce profil du ni-ni-ni, le Fourvoyé aimerait trouver une profession qui s’inscrive dans le long terme, mais il ne sait généralement pas trop ce qu’il veut.
Cette réflexion vierge et ouverte aux possibles est à considérer comme un atout pour relever patiemment le principal défi du Fourvoyé : trouver sa voie. Entamer son programme de reconversion par un bilan de compétences peut l’aider à avancer !
Le principal défi du Fourvoyé
Le Fourvoyé a déjà montré dans le passé qu’il était capable d’écouter les conseils sans trop les remettre en question, c’est comme ça qu’il s’est retrouvé dans une situation qui ne lui ressemble pas.
Son défi, c’est d’arrêter de se montrer influençable, et notamment de se montrer fort quand ses proches vont lui dire : “bon ok, ton métier ne te plaît pas, mais bon, puisque tu ne sais pas quoi faire d’autre, tu ferais mieux de ne rien changer non ?”.
Alors oui, pour certains c’est mieux de ne pas quitter son métier avant de savoir vers quelle nouvelle voie on veut aller, mais il ne faut pas que ce soit une excuse pour ne rien explorer d’autres. Ainsi, Fourvoyé, ta mission est de chercher ce qui te redonnera le sourire au travail — et il n’y a que toi qui peut le trouver. L’épanouissement est la clé !
Vous avez obtenu une majorité de C, vous êtes…. le Butineur
Le Butineur veut plusieurs métiers au cours de sa vie, no matter what.
Avoir plusieurs vies en une
Les Butineurs ont la volonté d’avoir plusieurs expériences professionnelles très différentes au cours de leur vie.
En tant que Butineur, vous voulez peut-être dès maintenant changer de profession, ou bien vous vous dites que vous voudrez en changer d’ici quelques mois ou années, et ce même si votre métier actuel ne vous déplaît pas particulièrement.
La plupart des Butineurs n’excluent d’ailleurs pas de revenir à leur métier actuel plus tard, après avoir testé d’autres voies. Leurs envies de changement fourmillent constamment, tout comme leur curiosité difficile à étancher.
Curiosité, plaisir et indépendance
C’est donc avant tout pour assouvir leur curiosité que les Butineurs changent de quotidien professionnel. Ils sont souvent portés par leur envie de prendre plaisir au travail, ce qui implique d’en changer quand ils ont le sentiment d’avoir “fait le tour” de leur activité actuelle.
Le renouveau est aussi l’occasion pour eux de se rassurer sur le fait qu’ils ne perdent pas leur indépendance en s’enfermant dans une voie unique. Apprendre un nouveau métier est toujours un défi attrayant pour eux.
Ces envies de découvertes, voire d’aventures, peuvent être présentes chez les Butineurs dès le début de leur vie professionnelle, ou peuvent se révéler au contact de leurs premières expériences.
Certains expliquent que c’est face à une proposition de CDI ou de promotion qu’ils ont subitement eu l’envie d’aller voir ailleurs. D’autres racontent qu’ils avaient de toutes façons planifier de ne rester que quelques mois ou années en poste.
La catégorie de reconverti qui augmente le plus rapidement
Les Butineurs est la catégorie de reconvertis qui semble augmenter le plus rapidement chez les jeunes adultes, et qui devrait devenir encore plus importante dans les années à venir.
Si la reconversion professionnelle était plus simple en France, il y aurait sans doute bien plus de Butineurs assumés autour de nous.
Certains sociologues considèrent que l’envie de multiplier les expériences, personnelles comme professionnelles, est lié à notre utilisation d’internet et notamment des réseaux sociaux. La surinformation digitale environnante nous donnerait envie de tester de nouvelles expériences, à la fois par FOMO (Fear Of Missing Out), et parce qu’on entend plus facilement parler d’autres façons de travailler qui nous semblent ainsi de moins en moins inaccessibles.
Le défi principal du Butineur
Attention à ne pas substituer la quantité à la qualité. On peut avoir plusieurs vies professionnelles et faire en sorte qu’elles soient toutes intéressantes. Pour ça, cela demande de prendre le temps de la réflexion et, parfois, de la formation professionnelle pour changer de voie dans les meilleures conditions et faire en sorte que chaque nouvelle aventure soit épanouissante.
Vous avez obtenu une majorité de D, vous êtes…. Le Passionné
Le Passionné sait que sa place est ailleurs, alors il y va.
Le profil préféré des médias
En fait, j’ai l’impression que les médias ont deux profils préférés : les Déçus d’une part (grâce auxquels ils accusent beaucoup de métiers d’être des bullshit jobs), et les Passionnés d’autres part (grâce auxquels ils racontent des belles histoires en forme de contes de fée).
Le Passionné a en effet une histoire assez belle dans laquelle il décide de changer complètement de quotidien pour réaliser un rêve d’enfant qu’il n’a jamais vraiment oublié. Dans d’autres cas, sa passion n’est pas un rêve d’enfant mais une nouvelle vocation qui s’est brutalement révélée à lui.
Dans tous les cas, il a une idée très précise de ce qu’il veut faire, et un sentiment d’évidence sur le fait qu’il doit essayer coûte que coûte de concrétiser cette idée.
Son quotidien professionnel actuel entre peu en compte dans sa décision. Certains Passionnés quittent un métier qu’ils détestent, et d’autres quittent un métier qu’ils adorent, mais tous vont vers une activité qui leur donne des papillons dans le ventre.
Les métiers artistiques et artisanaux à l’honneur
Parmi les Passionnés que j’ai rencontrés, il y a un jeune homme qui a commencé médecine après 5 ans d’école de commerce, ou encore une jeune femme qui est devenue avocate après plusieurs années de consulting.
Mais la majorité des Passionnés que je connais sont devenus artistes ou artisans : musiciens, comédiens, écrivains, monteurs film, cuisiniers, joailliers, fromagers, et autres.
C’est logique, puisque la passion correspond souvent au hobby que le Passionné pratique les soirs ou les week-ends — et on pratique plus souvent l’art que la médecine pendant son temps libre.
Cette réalité est liée au défi principal du Passionné.
Le défi principal du Passionné
En fait, le Passionné a cette chance de se sentir rapidement épanoui dans sa nouvelle aventure professionnelle. Pour lui plus que pour les autres, le but est dans le chemin, puisque son objectif principal est généralement d’être tous les jours au contact de sa passion, ce qu’il vit dès les premiers jours de sa réorientation.
Le risque, cependant, est de ne pas poursuivre d’autres objectifs de réussite, et de s’essouffler avant d’avoir pu professionnaliser sa nouvelle activité pour en vivre durablement.
Passionnés, ne sacrifiez pas tout sur l’autel de la passion. Prenez soin de vous !