Déçu, fourvoyé, butineur ou passionné : quel type de reconverti seriez‑vous ?

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Il y a plus précisément quatre profils types de reconvertis : le Déçu le Fourvoyé, le Passionné et le Butineur. Chloé Schemoul a créé un test rapide en 10 questions pour vous aider à déterminer quel type de reconverti vous seriez. Elle sera aussi présente au salon Nouvelle Vie Pro le 14 novembre 2019, où elle parlera plus en détail des 4 profils types de réorientés.

Le test

Notez et comptez les lettres correspondant à vos réponses — désolée ce n’est pas un test 2.0., mais il est efficace quand même 🙂
Attention, vous n’avez le droit qu’à une réponse par question, celle qui vous parle le plus !

  1. Dans quel état d’esprit étiez-vous quand vous avez choisi vos études ?

– J’étais plutôt sûr de mon choix, je me suis dit que ce serait un bon filet de sécurité pour la suite. (C + D)
– J’étais plutôt sûr de mon choix, je me suis dit que ça allait me plaire. (A)
– J’étais peu convaincu, j’ai plutôt suivi les conseils qu’on me donnait. (B)

  1. Quelle est la petite voix que vous entendez-vous le plus souvent quand vous êtes au travail ?

– Je rêve, ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. (A)
– Comment j’en suis arrivé là moi déjà ? (B)
– Bon, je m’ennuie. (D)
– Bon, d’accord, mais ce serait quand même le pied que mon hobbie du dimanche devienne mon quotidien professionnel. (C)

  1. Pensez-vous que le marché du travail actuel est globalement adapté pour épanouir les gens ?

– Non, je ne pense pas. (A + D)
– Oui, plutôt. (B + C)
– Je ne saurais pas trop me prononcer. (B + C)

  1. Que pensez-vous des gens qui se réorientent en général ?

– Quel courage ! (C + D)
– Encore un qui est a fait ses choix Parcours Sup [anciennement Admission Post Bac] un peu trop vite ! (B)
– Encore un que le marché du travail n’a pas su satisfaire. (A)

  1. Si vous pouviez appuyer sur un bouton pour changer de métier là maintenant tout de suite et sans difficulté, sauriez-vous quel métier choisir ?

– Pas trop, non. (A)
– Hmm, j’ai plusieurs idées. (D + B)
– Ah oui, sans hésitation, j’ai un métier bien précis en tête. (C)

  1. Parmi les vies de ces personnages de séries, laquelle vous fait le plus rêver ?

– Celle de Phoebe Halliwell dans Charmed, journaliste reconnue la journée, et magicienne qui sauve des vies aux côtés de ses sœurs le soir. (C + B)
– Celle de Jarod dans le Caméléon, qui échappe à ses détracteurs en changeant radicalement d’identité et de métier tous les mois. (D)
– Celle de Homer Simpson, qui mange des donuts sans trop faire d’effort pendant sa longue carrière en centrale nucléaire. (A + B)

  1. Quelle est votre priorité dans votre rapport au travail ?

– Prendre plaisir au travail. (B + D)
– Être en sécurité financière sans trop souffrir pour ça. (A)
– Vous réaliser personnellement, c’est-à-dire utiliser et développer vos spécificités et qualités. (C + D)
– Contribuer à une mission qui vous dépasse, en accord avec vos valeurs. (C)

  1. Si votre travail était une relation amoureuse, qu’auriez-vous envie de dire aujourd’hui ?

– “Je crois que nous n’étions pas fait pour ensemble, même si je n’ai rien à te reprocher, désolé.e bébé.” (B)
– “J’ai envie de vivre de nouvelles aventures, désolé.e bébé”. (D)
– “Il faut que je me recentre sur moi et mes rêves, sinon je ne serais jamais heureux, désolé.e bébé”. (C)
– “Tu t’es trop moqué de moi, c’est fini bébé”. (A)

  1. Pensez-vous que votre envie de vous reconvertir professionnellement est liée à vos expériences professionnelles passées ?

– Non, j’aurais aspiré à autre chose de toutes façons. (D + C)
– Oui, mais ce n’est pas de leur faute, ça m’a simplement permis de réaliser que je n’étais pas fait pour ça. (B)
– Oui, si ça ne s’était pas aussi mal passé, je n’aurais pas eu envie de changer de voie, ou pas aussi rapidement. (A)

  1. L’idée de changer de métier, ça vous fait quoi ?

– Ça me plaît bien, j’aimerais bien le faire plusieurs fois ! (D)
– C’est nécessaire, et j’espère que ce sera possible. (B + C)
– C’est nécessaire, malheureusement. (A)
– Ça me fait trop peur / je n’en ai pas envie, je ne le ferai pas. (Aucun)

Le résultat

Les questions que vous vous posez et les envies que vous avez vous assimilent à un ou plusieurs profils de réorientés.
Comptez vos points pour savoir à quel(s) profil(s) vous ressemblez le plus.

Si vous avez obtenu une majorité de A, vous correspondez au… Déçu.
Si vous avez obtenu une majorité de B, vous correspondez au… Fourvoyé.
Si vous avez obtenu une majorité de C, vous correspondez au… Passionné.
Si vous avez obtenu une majorité de D, vous correspondez au… Butineur.
(Merci d’être indulgent à l’égard de la qualité esthétique de mes dessins :)).

Vous avez obtenu une majorité de A, vous êtes… le Déçu

Le Déçu ne se serait pas réorienté s’il n’avait pas vécu une déception lors d’une expérience professionnelle ou même pendant ses études.

Un élément déclencheur imprévu
Au moment de choisir leurs études, ou leur dernière expérience professionnelle, les Déçus pensaient avoir trouvé une voie dans laquelle ils allaient pouvoir s’épanouir. Ils étaient convaincus qu’ils s’y plairaient durablement, mais en fait non.
En général c’est dès leurs premières expériences qu’ils subissent une déception, voire un choc.
Certains sont déçus par le secteur économique tout entier dans lequel ils s’inscrivent. À mesure qu’ils en apprennent plus sur le fonctionnement ou sur les jeux de pouvoir qui y ont cours, ils réalisent qu’ils ne veulent finalement pas y contribuer.
D’autres sont plus spécifiquement déçus par leur environnement de travail. Le plus souvent, c’est la mauvaise qualité des rapports humains qui est pointée du doigt.
Enfin, certains regrettent plutôt la façon d’exercer un métier. La sur-spécialisation qui est demandée, l’excès de technique ou de projets avortés, ou encore l’omniprésence de l’ordinateur, peuvent par exemple être à l’origine de la déception.
Bien sûr, en plus de la déception, il y a aussi des éléments plus positifs, comme le désir d’un autre métier, qui entrent en jeu, mais la déception est telle que l’envie de changer de voie se manifeste plus tôt que prévu.

Brutalité et séquelles
La décision de rupture et de réorientation est généralement assez rapide une fois que le Déçu réalise qu’il a idéalisé sa situation actuelle. Elle est aussi souvent accompagnée de colère ou de culpabilité.
Le Déçu peut alors rêver d’une nouvelle activité radicalement opposée à son quotidien — un peu comme certains cherchent à rencontrer quelqu’un de radicalement opposé à leur ex après une rupture amoureuse.

Le défi principal du Déçu
Justement, c’est cette radicalité qui peut survenir juste après la déception qu’il faut tempérer.
Il est important de sortir de l’état de colère et de culpabilité, de bien cerner les éléments qui ont déçu, de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, et ainsi de s’assurer qu’on choisit sa nouvelle voie pour de bonnes raisons.

Vous avez obtenu une majorité de B, vous êtes… Le Fourvoyé

Le Fourvoyé regrette surtout de ne pas avoir un peu plus réfléchi au moment de rentrer ses choix sur Parcours Sup [ou Admission Post Bac pour les plus anciens].

La simple erreur de parcours
Contrairement au Déçu, le Fourvoyé n’a pas grand-chose à reprocher à ses expériences professionnelles. Il considère surtout qu’il y a un manque de congruence entre sa personnalité et la voie dans laquelle il se trouve.
D’ailleurs, il s’est retrouvé là un peu par hasard, où en suivant les conseils sans trop y réfléchir.
En ce sens, le Fourvoyé est moins dans le ressentiment que le Déçu, parce qu’il avait placé moins d’espoir dans sa vie professionnelle jusqu’ici.
Il peut en revanche ressentir de la culpabilité en repensant à ses choix professionnels jusqu’ici.
En tout cas, à partir du moment où il commence à réaliser qu’il est en décalage avec son environnement professionnel, il aimerait bien en changer et trouver une activité dans laquelle il se sentirait plus à sa place. Mieux comprendre ce qui ne lui plaît pas dans son quotidien lui donne généralement des premières pistes pour imaginer ce qui lui plairait, mais l’exploration reste souvent nécessaire.

Ni Déçu, ni Passionné, ni Butineur
Le Fourvoyé a certes la chance de ne pas avoir à gérer les émotions négatives qui peuvent brouiller la pensée du Déçu, mais il ne ressent pas non plus l’évidence du Passionné pour un métier en particulier, ni l’envie de multiplier les expériences du Butineur.
Dans ce profil du ni-ni-ni, le Fourvoyé aimerait trouver une voie qui s’inscrive dans le long terme, mais il ne sait généralement pas trop ce qu’il veut.
Cette réflexion vierge et ouverte aux possibles est à considérer comme un atout pour relever patiemment le principal défi du Fourvoyé : trouver sa voie.

Le principal défi du Fourvoyé
Le Fourvoyé a déjà montré dans le passé qu’il était capable d’écouter les conseils sans trop les remettre en question, c’est comme ça qu’il s’est retrouvé dans une situation qui ne lui ressemble pas.
Son défi, c’est d’arrêter de se montrer influençable, et notamment de se montrer fort quand ses proches vont lui dire : “bon ok, ton métier ne te plaît pas, mais bon, puisque tu ne sais pas quoi faire d’autre, tu ferais mieux de ne rien changer non ?”. Alors oui, pour certains c’est mieux de ne pas quitter son métier avant de savoir vers quelle nouvelle voie on veut aller, mais il ne faut pas que ce soit une excuse pour ne rien explorer d’autres. Ainsi, Fourvoyé, ta mission est de chercher ce qui te redonnera le sourire au travail — et il n’y a que toi qui peut le trouver.

Vous avez obtenu une majorité de C, vous êtes…. le Butineur

Le Butineur veut plusieurs métiers au cours de sa vie, no matter what.

Avoir plusieurs vies en une
Les Butineurs ont la volonté d’avoir plusieurs expériences professionnelles très différentes au cours de leur vie.
En tant que Butineur, vous voulez peut-être dès maintenant changer de métier, ou bien vous vous dites que vous voudrez en changer d’ici quelques mois ou années, et ce même si votre métier actuel ne vous déplaît pas particulièrement.
La plupart des Butineurs n’excluent d’ailleurs pas de revenir à leur métier actuel plus tard, après avoir testé d’autres voies.

Curiosité, plaisir et indépendance
C’est donc avant tout pour assouvir leur curiosité que les Butineurs changent de quotidien professionnel. Ils sont souvent portés par leur envie de prendre plaisir au travail, ce qui implique d’en changer quand ils ont le sentiment d’avoir “fait le tour” de leur activité actuelle.
Le renouveau est aussi l’occasion pour eux de se rassurer sur le fait qu’ils ne perdent pas leur indépendance en s’enfermant dans une voie unique.
Ces envies de découvertes, voire d’aventures, peuvent être présentes chez les Butineurs dès le début de leur vie professionnelle, ou peuvent se révéler au contact de leurs premières expériences.
Certains expliquent ainsi que c’est face à une proposition de CDI ou de promotion qu’ils ont subitement eu l’envie d’aller voir ailleurs. D’autres racontent qu’ils avaient de toutes façons planifier de ne rester que quelques mois ou années en poste.

La catégorie de reconverti qui augmente le plus rapidement
Les Butineurs est la catégorie de réorientés qui semble augmenter le plus rapidement chez les jeunes adultes, et qui devrait devenir encore plus importante chez nos petits frères et sœurs qui sont au lycée aujourd’hui.
Si la reconversion professionnelle était plus simple en France, il y aurait sans doute bien plus de Butineurs assumés autour de nous.
Certains sociologues considèrent que l’envie de multiplier les expériences, personnelles comme professionnelles, est lié à notre utilisation d’internet et notamment des réseaux sociaux. La surinformation digitale environnante nous donnerait envie de tester de nouvelles expériences, à la fois par FOMO (Fear Of Missing Out), et parce qu’on entend plus facilement parler d’autres façons de travailler qui nous semblent ainsi de moins en moins inaccessibles.

Le défi principal du Butineur
Attention à ne pas substituer la quantité à la qualité. On peut avoir plusieurs vies professionnelles et faire en sorte qu’elles soient toutes intéressantes. Pour ça, cela demande de prendre le temps de la réflexion et, parfois, de la formation, pour changer de voie dans les meilleures conditions et faire en sorte que chaque nouvelle aventure soit épanouissante.

Vous avez obtenu une majorité de D, vous êtes…. Le Passionné

Le Passionné sait que sa place est ailleurs, alors il y va.

Le profil préféré des médias
En fait, j’ai l’impression que les médias ont deux profils préférés : les Déçus d’une part (grâce auxquels ils accusent beaucoup de métiers d’être des bullshit jobs), et les Passionnés d’autres part (grâce auxquels ils racontent des belles histoires en forme de contes de fée).
Le Passionné a en effet une histoire assez belle dans laquelle il décide de changer complètement de quotidien pour réaliser un rêve d’enfant qu’il n’a jamais vraiment oublier. Dans d’autres cas, sa passion n’est pas un rêve d’enfant mais une nouvelle vocation qui s’est brutalement révélée à lui.
Dans tous les cas, il a une idée très précise de ce qu’il veut faire, et un sentiment d’évidence sur le fait qu’il doit essayer coûte que coûte de concrétiser cette idée.
Son quotidien professionnel actuel entre peu en compte dans sa décision. Certains Passionnés quittent un métier qu’ils détestent, et d’autres quittent un métier qu’ils adorent, mais tous vont vers une activité qui leur donne des papillons dans le ventre.

Les métiers artistiques et artisanaux à l’honneur
Parmi les Passionnés que j’ai rencontrés, il y a un jeune homme qui a commencé médecine après 5 ans d’école de commerce, ou encore une jeune femme qui est devenue avocate après plusieurs années de consulting.
Mais la majorité des Passionnés que je connais sont devenus artistes ou artisans : musiciens, comédiens, écrivains, monteurs film, cuisiniers, joailliers, fromagers, et autres.
C’est logique, puisque la passion correspond souvent au hobby que le Passionné pratique les soirs ou les week-ends — et on pratique plus souvent l’art que la médecine pendant son temps libre.
Cette réalité est liée au défi principal du Passionné.

Le défi principal du Passionné
En fait, le Passionné a cette chance de se sentir rapidement épanoui dans sa nouvelle voie. Pour lui plus que pour les autres, le but est dans le chemin, puisque son objectif principal est généralement d’être tous les jours au contact de sa passion, ce qu’il vit dès les premiers jours de sa réorientation. Le risque, cependant, est de ne pas poursuivre d’autres objectifs de réussite, et de s’essouffler avant d’avoir pu professionnaliser sa nouvelle activité pour en vivre durablement.

Pour en savoir plus sur votre profil de reconverti, rendez-vous le 14 novembre au salon Nouvelle Vie Professionnelle (téléchargez votre badge gratuit). Chloé interviendra sur l’espace Ils ont osé à 16h et dédicacera son livre sur le stand de la Librairie à 17h.

Lire aussi

> 10 raisons de vous reconvertir
> Pourquoi les actifs hésitent à changer de vie ?
> La formation, une étape incontournable de la reconversion

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Par L'équipe Nouvelle Vie Pro

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