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De l’enseignement à la sophrologie

Professeur d’espagnol pendant près de vingt ans dans des collèges et lycées parisiens, Marie Hélène Macarro suit une formation longue de sophrologie avec un objectif de développement personnel. Au départ, elle ne pensait pas du tout à se reconvertir…
Une reconversion en douceur
Au fur et à mesure de sa formation, Marie Hélène commence « tout doucement » à envisager la possibilité de changer de métier : « Pour valider mon diplôme, je devais réaliser un stage que j’ai effectué en milieu scolaire pendant 12 semaines, et là c’était comme une évidence, non seulement cette formation m’avait transformée sur le plan personnel, mais le rapport que j’entretenais avec ce public scolaire que je connaissais parfaitement était tout aussi enrichissant même si considérablement différent. »
Beaucoup de formations fleurissent autour de la sophrologie (par correspondance, par Skype…), mais il faut faire le tri, choisir une formation plutôt longue et sérieuse. Marie Hélène a suivi une formation de deux ans, à l’Institut National de l’Enseignement de la Sophrologie, école reconnue par l’Etat, où l’on enseigne la sophrologie caycédienne. L’enseignement y est de grande qualité car il s’agit de la sophrologie authentique telle que le professeur Alfonso Caycedo, créateur de la méthode, l’enseignait lui-même.
Un réel engouement pour ce genre de métier
Marie Hélène l’illustre et le confirme : « Cela commence le plus souvent par une séance en tant que client(e), et l’idée de reconversion germe. Ce n’est pas un métier qu’on exerce à 20 ans, il faut avoir une certaine expérience. Souvent des femmes de 35-55 ans qui se reconvertissent, d’anciennes infirmières, psychologues, des médecins aussi. »
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De fonctionnaire à travailleuse indépendante
Marie Hélène opte pour le statut de micro-entrepreneuse et finance elle-même son entreprise : « J’ai installé mon cabinet de sophrologie à mon domicile. Les charges les plus importantes pour moi aujourd’hui sont celles de la communication. C’est un chalenge très stimulant car même si j’exerce une profession dans la relation d’aide, je dois tout de même faire vivre une petite entreprise car l’Urssaf ne m’oublie pas. »
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L’emploi du temps d’une sophrologue
Si Marie Hélène travaille moins d’heures par jour que lorsqu’elle était enseignante, son emploi de temps quotidien est plus aléatoire : « Je travaille plus tard le soir, car j’ai beaucoup de demandes de rendez-vous en fin de journée. Pareillement, je travaille le samedi matin. Je m’octroie beaucoup moins de vacances. Auparavant, je connaissais mon emploi de temps annuel dès le 1er septembre, aujourd’hui je ne sais pas si le lendemain je vais avoir des rendez-vous supplémentaires. »
Mais elle n’a absolument aucun regret et se félicite chaque jour d’avoir fait ce choix « Je dois tout recommencer professionnellement alors que finalement ma vie professionnelle était garantie et assurée jusqu’à ma retraite. »
Ce qui lui plaît le plus dans ce nouveau métier ?
« La richesse et la diversité des rencontres ! » Le public de Marie Hélène est très large puisqu’elle reçoit aussi bien des enfants dès 6 ans que des adolescents qui doivent passer le brevet, des étudiants, des 35-40 ans en burn-out ou encore des personnes âgées de presque 80 ans.
Ainsi elle n’a pas coupé les ponts avec son ancien milieu et intervient dans les établissements scolaires, noatmment pour des séances collectives de gestion du stress avant un examen : « Il s’agit d’une activité que j’aime énormément, en effet le rapport, la relation que l’on établit ensemble sont absolument différents. »
Considérant qu’hypnose et sophrologie sont très complémentaires, Marie Hélène se forme actuellement à l’hypnothérapie.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait se reconvertir ?
- Bien réfléchir à son projet sans trop d’optimisme mais pas de pessimisme non plus. Être en quelque sorte dans une espèce de réalité objective.
- Savoir que les débuts peuvent être difficiles mais être conscient que lorsque l’on fait un choix, certes il y a des avantages, et c’est pour cela que l’on s’engage sur le chemin de la reconversion, mais aussi des inconvénients et que l’on va devoir les assumer. Forcément il y aura des embûches sur notre chemin.
- Je pense aussi que très souvent lorsque notre projet est bien réfléchi, ce nouveau choix de vie, car c’en est un, s’impose à nous.
Bon à savoir sur la sophrologie
Cette méthode est parfois comparée à l’hypnose ou qualifiée de psychothérapie, de méthode de relaxation, voire de médecine alternative. De multiples écoles et pratiques sont apparues depuis la fondation en 1960 de la sophrologie par Alfonso Caycedo.
Selon le mensuel Psychologies Magazine : « Inspirée de l’hypnose et de disciplines orientales telles que le yoga ou le zen, la sophrologie est une méthode de relaxation […] dynamique qui a pour objectif de transformer nos angoisses ou phobies en pensées positives. Cette pratique psychocorporelle s’appuie essentiellement sur la détente physique, obtenue grâce à des exercices de respiration, et la visualisation d’images apaisantes. »
La discipline peut également se travailler sur le long terme.
Propos recueillis par Natacha Le Jort