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D’enseignante à cheffe à domicile

Virginie Legrand était enseignante… Mais à la suite d’un projet avorté, elle décide de faire une reconversion professionnelle et d’écouter sa petite voix intérieure qui lui soufflait de revenir à ses premières passions. Les manches retroussées, la voici devenue cheffe à domicile, pour le plaisir des papilles de chacun ! Découvrez son témoignage…
De l’enseignement à l’entrepreneuriat
Virginie a l’âme pétillante : pleine d’entrain, elle se lance dans une carrière polyvalente dans l’enseignement hors contrat. Après avoir enseigné 4 ans dans un lycée, puis 6 ans dans un collège, elle décide de donner des cours particuliers à des élèves qui ont perdu confiance en eux et en l’école.
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Mais, à la suite d’un projet de reprise d’établissement scolaire qui a échoué, Virginie remet en question tout son parcours professionnel. A-t-elle réellement envie de revenir à l’enseignement ? La cuisine, qui n’était alors qu’un « loisir », commence à prendre de la place : « Je me suis dit que j’étais à un carrefour de ma vie, et je suis passionnée de cuisine depuis très longtemps. »
« A posteriori c’était vraiment une intuition qui était ancrée en moi. Je l’ai écoutée. »
Virginie décide donc de se lancer et entame sa reconversion professionnelle en tant que cheffe à domicile sous le statut d’auto-entrepreneur. Sa société Communic’passion voit alors le jour !
Qu’auriez-vous aimé savoir au moment de votre reconversion que vous ignoriez et que vous savez maintenant ?
« Que le statut d’entrepreneur n’est pas que synonyme de tracas et qu’il véhicule énormément d’ondes positives quand on est motivé. » Si Virginie a pu constater des résultats positifs environ un an après avoir monté sa micro-entreprise, c’est aussi parce qu’elle s’est accrochée : « C’est difficile de quitter la stabilité. »
« Au bout de trois ans je me suis vraiment que c’était un vrai épanouissement ; c’est tellement hors routine c’est très varié, je sens que ça a du sens. »
Virginie, cheffe à domicile
Avez-vous suivi une formation pour votre nouvelle activité ?
« Je suis une autodidacte passionnée et assumée qui enrichit son expérience au fil des prestations et des rencontres. »
Virginie n’a aucune formation de cuisine et pourtant, cela marche. C’est aussi l’approche de venir directement faire sa prestation chez le client qui séduit : « C’est génial, je rencontre plein de gens différents. Je fais des rencontres inattendues ! »
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« Je me suis rapprochée d’une agence de référencement à domicile. On a un dîner-test à réaliser et suite à ça j’ai pu intégrer leur agence avec laquelle j’ai travaillé pendant 2 ans. Ils m’ont permis d’avoir confiance en moi et le bouche à oreille s’est construit comme ça. Je fais aussi beaucoup de prospection, des soirées d’entrepreneurs où je rencontre beaucoup de gens. »
Si Virginie voudrait bien faire une formation pour découvrir plus de choses et apprendre de nouvelles techniques, il n’en reste pas moins que trouver du temps dans cette nouvelle vie reste difficile : « Je travaille avec mon mari qui m’aide en backup, mais ça m’arrive de ne pas être là le soir. Le week-end c’est chargé, en tant que maman il y a toujours cette culpabilité-là… Tout cumulé, ça fait 15% d’inconvénients et 85% de kiffe. »
Les conseils de Virginie pour réussir en tant que chef à domicile en auto-entrepreneuriat
- Mesurer la capacité de s’engager dans quelque chose qui va être énergivore et chronophage ;
- S’assurer d’être bien entouré, notamment dans la sphère privée ;
- Prendre conscience qu’il va falloir faire sa pub : réfléchir à sa valeur ajoutée sur le marché, faire une étude de marché, prendre en compte que ça va être une aventure tumultueuse.
Résultat : 5/5 pour la cheffe cuisto !
Quel bilan tirez-vous de ce changement de vie ?
- Les +
« J’ai une soif inextinguible de liberté, des challenges exaltants à répétition, une détermination à toute épreuve pour faire grandir mon entreprise, des rencontres inattendues, une fierté maximale de porter une marque qui se développe de manière exponentielle. »
- Les –
« La difficulté de concilier vie pro et vie perso, la problématique des vacances (pas de travail, pas de salaire), l’hyperactivité et l’hyperconnexion, la difficulté de couper avec mes réseaux (même si c’est très stimulant). »
90 %
c’est le temps que prend la cuisine à Virginie !
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Faut-il être polyvalent quand on se lance dans l’entrepreneuriat ?
« Il faut être polyvalent, se donner de l’énergie et ne pas se focaliser sur son job : il y a chose derrière. Il faut être perfectionniste, organisé et rigoureux. C’est aussi important d’avoir beaucoup d’humain et d’humilité. »
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait se reconvertir ?
« De suivre son instinct, de trouver la patience et l’énergie pour réaliser son rêve ! »
Quels sont vos projets d’avenir ?
« Je suis encore en micro-entreprise car je n’ai pas encore dépassé le plafond. Il y a donc la question d’avoir une vraie société et pourquoi pas de recruter, même si c’est difficile pour moi de déléguer. J’ai aussi le projet d’écrire un livre de cuisine et de multiplier des expériences diverses et variées. Je veux aussi continuer de faire de belles rencontres. »
Le menu du chef signé Virginie Legrand
Entrée : Carpaccio de Saint-Jacques à la mangue avec une vinaigrette gingembre passion.
Plat : Saltimbocca escalope de veau avec de la mozzarella et de la sauge roulée avec une purée de chou-fleur.
Dessert : Charlotte aux poires.
Et bon appétit bien sûr !
Propos recueillis par Maelys Léon