- Créer son entreprise
- Se former
De commercial au studio de création numérique

Dominique a longtemps été salariée dans le secteur de l’informatique avant de décider de créer sa propre entreprise, dont un studio de jeux vidéo, avec son fils.
Une reconversion professionnelle qui se présente comme une évidence : la bonne idée, le bon endroit au bon moment...
Dominique Valsot commence sa carrière dans l’informatique (IBM, SSII) en charge du développement de logiciels de comptabilité et de gestion. Elle travaille comme responsable commerciale pendant 8 ans pour une filiale de Citroën avant de pressentir une vague de licenciements. Elle en profite alors pour demander un congé individuel de formation (CIF) et suivre un master de Manager des systèmes d'information (pris en charge par le FONGECIF Ile-de-France), afin d’accroître ses compétences, notamment managériales.
Dominique négocie un licenciement à l’amiable
Comme l’informatique lui plaît toujours, elle réalise des missions sous le statut d’auto-entrepreneur. Puis c’est au tour de son fils, Mathias, 28 ans, qui travaille pour une start-up, de subir un licenciement économique. Tous deux se retrouvent ainsi dans une situation où il faut prendre des décisions. La mère propose alors à son fils de créer leur propre entreprise : « Profitons des aides (comme l’ACCRE) pour nous lancer tous les deux. »
Ce qu’ils font en septembre 2015 avec Effervescent Games, société de création numérique (jeux vidéos et applications).
« Tous les voyants étaient au vert, ce que l’on développait était dans l’air du temps, mon fils et moi étions au chômage, tout était réuni pour que ça converge vers la création d’entreprise. C’était comme fléché. »
Le studio de création vidéo se situe au rez-de-chaussée de la maison qu’ils partagent à Romainville, en banlieue parisienne. « On fonctionne en start-up avec des amis qui viennent nous rejoindre, ainsi que 2 personnes en CDI, des collaborateurs en CDD et 2 alternants sur 2 ans. »
Aujourd’hui ils sont subventionnés par la Bpi pour créer un jeu vidéo qui sortira en septembre 2017 et une application lancée le 9 mars dernier en région parisienne chez une vingtaine de restaurateurs.
« Cette reconversion, même si elle était pensée et préparée, a tout à coup été une évidence et tous les éléments se sont mis en place au bon moment. »
Une entreprise familiale pour créer de l’innovation
Le créneau de Dominique, c’est plutôt le commerce local, environnemental et solidaire. Elle voulait créer une application pour les producteurs en surproduction afin de pouvoir écouler leurs produits par d’autres canaux que la grande distribution. DATELIMITE, leur nouvelle application, permet de publier une annonce géolocalisée et de lancer une alerte : tel producteur ou magasin a des produits en surplus, venez les chercher à moindre coût avant qu’ils ne finissent à la poubelle.
Il faudrait une structure qui rassemble toutes les infos pour créer son entreprise
Selon Dominique, l’accompagnement existe (chambre de commerce, Bpi, etc) mais il est dispersé. « On doit aller à la pêche. Il faut jusqu’à 3 mois d’attente pour avoir un rendez-vous pour une aide au business plan par exemple. »
Dominique a l’impression d’avoir appris au moins 10 métiers depuis qu’elle est chef d’entreprise
« Pour être chef d’entreprise, en plus de la passion, il faut du temps et de la persuasion pour que les choses avancent car on n’a pas le réseau à la base. Il faut tout faire : l’administratif, comptable, RH, communication, cuisinière aussi car on mange tous ensemble le midi. Il faut se développer. On apprend énormément. »
Son entourage n’était pas étonné, mais ravi
« Ils attendaient ça depuis longtemps. Pourquoi tu ne te lances pas ? Le fait que ce soit avec mon fils, c’est assez sympa. Par exemple, pour France Initiative (prêt à taux 0), c’est bien perçu qu’on soit en famille. Les entreprises familiales sont les plus pérennes car on a les mêmes objectifs et nous sommes prêts aux mêmes sacrifices niveau salaire. »
Si Dominique pouvait rallonger les journées, elle le ferait
Elle travaille désormais 16 heures par jour (au lieu de 8 lorsqu’elle était salariée). Elle s’investit beaucoup et ce qu’elle a réalisé avec son équipe est en train de prendre son envol. Un peu comme un artisan. L’intérêt pour leurs produits est croissant. « On travaille beaucoup, mais on s’amuse beaucoup aussi. L’été, nous organisons des brunchs avec d’autres sociétés. »
« On sent qu’on va décoller. »
L’effervesce ne ne fait que commencer.
Propos recueillis par Natacha Le Jort